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À l’occasion du 50° anniversaire de "Nostra Aetate" (à notre époque),
promulguée le 28 octobre 1965, il est utile de préciser quelques points
pour saisir le comportement du Vatican à l’égard des musulmans. Ce
document est le plus court, le plus révolutionnaire des documents de
Vatican II : il dirige les relations de l’Eglise catholique avec les
autres religions, et démontre à quel point elle fit volte-face de son
passé, pour réhabiliter les juifs du meurtre déicide, avec une avancée
spectaculaire, et s’attaquer à l’élimination de l’Islam. Il est
intéressant de suivre les subterfuges qui en découlèrent et voir comment
tout est malicieusement préparé. Pour rappel : Vatican II, outre tout ce
qu’il décréta comme documents, promulgua la formation d’un "Conseil
pontificale pour le dialogue interreligieux", et un "Conseil pontifical
pour l’évangélisation des peuples". Ce qui démontre combien ces deux
sujets, dialogue interreligieux et évangélisation du monde, sont une
planification voulue pour la période qui allait suivre le Concile
Vatican II (1962-1965).
J’avais commenté ce document à l’époque (
http://saaid.net/daeyat/zainab/14.htm )
, mais pour rappel, il est nécessaire de montrer que le texte de Nostra
Aetate commence par mentionner "le Dieu unique" et n’évoque jamais
l’Islam comme religion, mail il parle des "musulmans". Le Qur’ān n’y est
pas mentionné, le prophète Mohammad de même, pour ne pas se prononcer
sur sa prophétie. Ce qui mène à dire : loin d’être un échange entre
système religieux, le dialogue devient, apparemment, une rencontre entre
des personnes qui croient et qui cherchent ce qu’implique leur foi, mais
en réalité, un moyen pour le Vatican de dicter sa loi.
De 1965 à 1982, tout semble se poursuivre en catimini : l’évangélisation
était présenté sous le titre anodin de : faire parvenir la Bible à tout
le monde ; et le dialogue sous celui de : faire connaissance. En 1982,
Jean-Paul II, en voyage en Espagne, annonça depuis Saint-Jacques de
Compostelle : " la nécessité de l’évangélisation du monde". Ce qui mena
un des journalistes du quotidien Le Monde à dire : "Jean-Paul II
marchait sur l’Islam avec un rouleau compresseur" !
Pour accélérer le mouvement et consolider l’accusation de Terrorisme
avec celle du fameux 9/11/2001, Vatican et E.-U. travaillant de concert,
Benoît XVI donna une Conférence à Ratisbonne, le 12 septembre 2006, dans
laquelle il a intentionnellement blasphémé l’Islam, les musulmans, le
Prophète Mohammad (sws), et fit un lien entre l’Islam et le Terrorisme
en citant un texte douteux : « Montre-moi ce que Mahomet a apporté de
nouveau et tu ne trouveras que du mauvais et de l'inhumain comme ceci,
qu'il a prescrit de répandre par l'épée la foi qu'il prêchait». Puis
d’ajouter l’idée principale : "La violence associée à la foi est
l’inévitable produit du lien fragile qui existe entre foi et raison dans
la doctrine musulmane". Une vague de réactions s’éleva de par le monde
musulman. Par retour, l'affaire soulève de virulentes attaques
préparées, en Europe, contre l'islam et le Qur’ān. Pour calmer ces
oppositions, le Vatican, sbires et medias en main, brandirent le fameux
document "Nostra Aetate" pour montrer qu’ils ne "discréditaient" point
Islam et musulmans, mais appelaient au dialogue !
Sur un ton déférent et respectueux, mais ferme, 28 personnalités
musulmanes lui répondirent. Ils contestent l'interprétation que le pape
donne de l'islam à propos de contrainte en matière de religion, de la
place du logos, c'est-à-dire de la rationalité dans la doctrine
musulmane, de la compréhension de la transcendance de Dieu, le
Miséricordieux, et de la conception de la guerre sainte. Ils font aussi
remarquer la partialité des sources qu'il utilise. J’avais à l’époque
commenté ce discours de Ratisbonne :
http://saaid.net/daeyat/zainab/05.htm .
Tout de suite après, Benoît XVI effectue une visite en Turquie, se
recueil dans la mosquée Bleue, performe bien sa comédie et, le 22
décembre 2006 s’adresse à la curie pour présenter ses vœux de Noël. Dans
ce discours, qu’en général presque aucun des musulmans ne s’intéresse à
lire, hélas, le pape précise : "Dans un dialogue à intensifier avec
l’Islam, nous devons garder à l’esprit le fait que le monde musulman se
trouve aujourd’hui avec une grande urgence face à une tâche semblable à
celle qui fut imposée aux chrétiens à partir du siècle des Lumières et à
laquelle le Concile Vatican II a apporté des solutions concrètes pour
l’église catholique au terme d’une longue et difficile recherche" ! Et
d’ajouter un peu plus loin : "Il s’agit de l’attitude que la communauté
des fidèles doit adopter face aux convictions et aux exigences qui
s’affirment dans la philosophie des Lumières (…) Le monde musulmans,
avec sa tradition propre, se trouve face au grand devoir de trouver les
solutions adaptées à cet égard". Si les musulmans ne lisent presque pas
les documents pontificaux, cela n’empêche que le La est clairement donné
à la curie et à tous ceux qui participent au dialogue interreligieux. De
quel droit ce pape impose-t-il aux musulmans de bafouer leur Texte
Révélé pour y appliquer ce que le siècle des Lumières exigea de
l’Eglise, cette fameuse crise entre le Modernisme et le Fondamentalisme,
entre probité historique et falsifications ?!
Nul n’ignore plus à quel point les Textes des 4 premiers siècles ont été
manipulés. Il suffit de lire l’introduction de Saint Jérôme dans sa
Vulgate, afin de saisir depuis quelle date remontent les manipulations
qui prouvent incontestablement que : Tout le christianisme actuel est
façonné par la Saint Eglise. (L’aveu de Saint Jérôme :
http://saaid.net/daeyat/zainab/06.htm ).
* La Lettre des 138 sages :
Le 13 octobre 2007, 138 personnes qualifiées, de 43 nationalités
différentes, hautement placées de par le monde musulman, présentèrent à
Benoît XVI une lettre ayant pour titre "Une parole commune entre vous et
nous", dans laquelle ils déclarent et signent que chrétiens et musulmans
adorent le même Dieu !! Et, pour comble de la honte et de la
falsification, ils prennent comme justification la Sūrah N° 112,
intitulée Al-Ikhlass, "la Sincérité", en ayant recours pour leur
subterfuge, à la première sa première moitié disant : "Dis : Il Est
Allah l’Unique, Allah vers lequel on se dirige", et laissèrent tomber
l’autre moitié disant : "Il n’A point Engendré, et n’A point Eté
Engendré, et n’A jamais Eu personne comme émule" !! Ce qui nie
catégoriquement les principaux dogmes du christianisme.
Dans le christianisme, Dieu est Trinité dans son essence. En Islam Dieu
est d’une Transcendance absolue. Le Qur’ān s’oppose à tous les dogmes
fondamentaux inventés par l’Eglise et c’est pour cela qu’il a été
Révélé. Les Versets contre la Trinité sont très clairs. Qur’ān et
musulmans nient catégoriquement les dogmes essentiels du Christ : la
Trinité, l’Incarnation et la Rédemption. Il y a une différence abyssale
entre le Dieu Unique des musulmans et le Dieu Trinitaire des chrétiens,
ou le Fils de Dieu qui s’est fait homme. Aucun mélange, aucun subterfuge
n’est possible qu’en falsifiant les Textes.
Les deux principaux signataires de cette lettre des 138 sages, sont Aref
Ali Nayed, un Libyen qui est consultant de "l’Interfaith Program" de
l’Université de Cambridge, et enseigne à Rome, à l’Institut Pontifical
d’Etudes Arabes et Islamiques, donc confortablement admis dans la clique
vaticane ; et Yahia Sergio Yahe Pallavicino, un musulman christianisé,
qui est dans les faveurs du Vatican. Ces deux firent office
d’intermédiaires ou de navettes, avec les autorités vaticanes, à qui
s’ajoute Khaled Akasheh, "un jordanien, fin connaisseur de l’Islam et
membre du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux". La
présentation vaticane s’arrête là, mais ne mentionne pas que c’est un
musulman qu’ils ont christianisé !
Le 18 octobre 2007, le cardinale Tauran s’exprime dans une interview
accordée au quotidien La croix et précise : "Avec certaines religions,
on peut avoir des discussions théologiques. Mais avec l’islam, non, pas
pour le moment. Les musulmans n’acceptent pas que l’on puisse discuter
sur le Coran, car il est écrit, disent-ils, sous la dictée de Dieu. Avec
une interprétation aussi absolue, il est difficile de discuter du
contenu de la foi". Ce "pas pour le moment" prouve qu’il y aura encore
d’autres préparatifs à faire pour obtenir de nouvelles concessions…
* Benoît XVI et la lettres des 138 sages :
Il est significatif de noter que cette lettre des 138 sages a un titre
déterminé, "une parole commune entre vous et nous". Cependant, elle
n’est citée par le Vatican et les médias que sous le titre de "la lettre
des 138 sages". Triste ironie du sort : Le rapport entre traitrise et
obéissance forcée est qualifié de sagesse !
Après presque un mois et demi, le 29 novembre 2007, Benoît XVI adresse
sa réponse, signée par le Sous-Secrétaire d’Etat du Vatican. La réponse
du pape est adressée au prince Ghazi ebn Tallal, de la famille royale
Jordanienne, qui présida l’action à laquelle réagirent les 138 musulmans
de 43 pays. A noter que la réponse du pape est signée le 9 novembre et
fut déclarée le 29, en même temps que l’annonce de la seconde encyclique
de Benoît XVI "Spe Salvi" (dans l’espérance nous sommes sauvés), le 30
novembre, le jour de la fête du Christ Roi de l’Univers ! Dans les
médias, c’est l’encyclique qui fit grand échos, éclipsant bien sûr, et
pour cause, la réponse du pape.
"Je leur ai répondu avec joie, dit Benoît XVI, en leur exprimant mon
adhésion convaincue à des nobles propos, et en soulignant en même temps
l’urgence de l’engagement pour la protection des valeurs du respect
réciproque, du dialogue et de la collaboration. La reconnaissance
partagée de l’existence du Dieu unique, Créateur et providence, Juge
universel du comportement de chacun, constitue la prémisse d’une action
commune en faveur de la défense du respect effectif de la dignité de
chaque personne humaine pour l’édification d’une société plus juste et
plus solidaire". "Le dialogue interreligieux n’exclut pas
l’évangélisation, souligne-t-il plus loin, et d’assurer que le disciple
du Christ doit aussi être missionnaire, messager de l’évangile". Puis,
exprime sa joie de voir les 138 signataires choisir comme sujet de
discussion : "l’amour de Dieu et l’amour du prochain", qui constitue le
thème de sa première encyclique, et précisa que la coopération entre les
deux groupes de travail tournera autour de "la culture et la société",
et point sur la doctrine. C’est pourquoi le mot "collaboration" a été
bien choisi.
Le pape demande à l'islam de suivre le même cheminement qu'avait
accompli l'Eglise catholique sous la pression des Lumières. L'amour de
Dieu et du prochain doit se réaliser dans l'acceptation totale de la
liberté religieuse, qui pour le Vatican désigne : changer de religion.
Le lendemain de l’annonce de la réponse du pape, le cardinal J.-L.
Tauran déclare dans le journal Avvenire : "Il n’y a pas de dialogue
possible avec un Islam qui annonce et professe le terrorisme, ce qui
ressort d’un Islam mal interprété" ! C’est pourquoi le travail de sape
de l’Islam vise le changement de son interprétation.
Dans son discours à la curie romaine 21 déc. 2007 Benoît XVI ne manque
pas de préciser : "Le dialogue interreligieux n'exclut pas
l'évangélisation, en évoquant la lettre des "138 sages" de l'Islam et sa
réponse. C’est, dit-il, un des événements marquants de cette année".
Pendant son voyage aux Etats-Unis, du 15 au 21 avril 2008, Benoît XVI
rencontre quelque 200 représentants d’autres religions, dont l’Islam. Au
cours de son discours il précise : "L’objectif principal du dialogue est
celui de découvrir la vérité (…). Les chrétiens proposent Jésus de
Nazareth. Il est – c’est notre foi – le Logos éternel qui s’est incarné
pour réconcilier l’homme avec Dieu et révéler la raison qui est à la
base de toute chose. C’est Lui que nous portons au forum du dialogue
interreligieux". Donc, d’un côté il empêche de discuter dogmes et
religions mais, de l’autre, impose les dogmes de l’Eglise !
* Nouvelles concessions soutirées :
Il n’est pas question de mentionner, ici, les débats ou les rencontres
qui eurent lieu entre les deux comités du dialogue interreligieux, entre
le Vatican et le monde musulman ou les membres de l’Egypte, tenant
compte, pour la plupart, des connaissances réduites de la langue
française. Il suffit de terminer ce triste exposé par la mention d’un
appel : "lancé par 23 personnes musulmanes, en faveur d’un Islam plus
authentique et plus respectueux des droits de tous, dans la ligne de la
révolution des Lumières proposée par Benoît XVI", tel qu’il est annoncé
par le Vatican, dans le document pour le renouvellement du discours
religieux.
Pour montrer à quel point vont les pressions vaticanes et leur poids
politique sont désastreuses, ci-suit quelques points des 22, proposés
par les 23 penseurs musulmans égyptiens, le 24 janvier 2011 :
N° 8 : Séparer la religion de l’Etat. (Ce qui est contraire au principal
fondement de l’Islam).
N° 11 : Formuler les vertus communes aux trois religions révélées. (En
vue de les amalgamer et oublier ou manipuler les différents).
N° 14 : Rédiger de manière adaptée à l’Occident la présentation de la
biographie du Prophète Mohammad. (Falsifier l’Histoire vécue et l’Islam
pour satisfaire le Vatican).
N° 15 : Ne pas éloigner les gens des systèmes économiques par
l’interdiction de traiter avec les banques. (Qu’est-ci qui mêle le
Vatican dans le domaine financier d’un pays, à moins qu’il ne soit
vraiment impliqué dans le NOM en préparation ? D’ailleurs lors de la
crise monétaire plusieurs spécialistes prouvèrent que le système
financier islamique était de loin celui qui garantissait un bon
fonctionnement de l’économie).
N° 20 : Reconnaitre le droit des chrétiens à accéder à des fonctions
importantes et à la présidence de la République ! (Il y eut toujours
plus d’un ministre chrétien en Egypte, qui est d’une immense majorité
musulmane, les chrétiens ne représentant que 4 % des habitants. De quel
droit le Vatican se mêle-t-il pour imposer le même modèle qu’au Liban,
institué par la France, sa fille aînée ? Dans quel pays trouve-t-on une
personne, de parmi les minorités, chargée de la Présidence ?)
Voilà comment la sainteté Vaticane, la Grande Instance Religieuse de par
le monde, voilà comment elle complote et sabote pour détruire la seule
religion Révélée existante, l’Islam, qui prouve ses fraudes et ses
contrefaçons dès les débuts de son installation. Comment elle use de
subterfuges, de machinations et d’artifices, soutenue politiquement par
les meneurs de marionnettes, sous prétexte du bien-vivre ensemble, au
lieu de faire amende honorable, s’excuser de toutes ses duplicités et
ses impostures à travers le temps.
Zeinab Abdelaziz
Mardi 27 octobre 2015
"أللهُ أحد" و"خطاب ال
138 عاقلا"