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Révérend père, Evêque de Rome, vicaire de Jésus-Christ, successeur du prince
des Apôtres, souverain pontife de l'Eglise universelle, primat d'Italie,
archevêque-mètropolite de la province romane, souverain de l'Etat de la Cité
du Vatican et serviteur des serviteurs de Dieu, - je n'ai pas mentionné "patriarche
de l'Occident" car vous vous en êtes déchargé... Comme il m'est difficile
d'omettre le titre de : Chef du Bureau de la Congrégation pour la foi
(ex-Inquisition), et professeur émérite dans les facultés théologiques
allemandes, le pape Benoît XVI,
Que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur vous,
Je commence par un simple reproche, en tant que collègue, portant comme vous,
le titre de professeur émérite, - c'est sur ce niveau que se tient cette
lettre, et en tant que musulmane, ayant reçu sa part d'indignation,
d'amertume et de douleur, comme les musulmans du monde entier, de ce que
contenait votre conférence à Ratisbonne, en Allemagne, sous le titre de :
"Foi, raison et université : Mémoires et réflexions"
car celui qui a en charge tous les titres que vous portez, c'est une honte
que de s'abaisser au niveau de blasphémer publiquement une religion que
suivent et à laquelle tiennent plus du cinquième des habitants de la terre
... C'est une honte que de choisir une attitude de défi provocateur pour
porter atteinte à l'Islam et aux musulmans… C'est une attitude qui se situe,
sans aucun doute, dans la suite des atteintes portées contre l'Islam, depuis
son expansion et qui continue jusqu'à nos jours. C'est une attitude qui vous
place, en fait, sur le terrain du dédain d'autrui, du mensonge et de
l'ignorance, par votre propre choix, et ce sont là des qualificatifs qui ne
sont point à l'honneur de celui qui occupe une place comme la votre. C'est
une attitude qui démontre, d'un côté, à quel point vous ignorez votre propre
religion et la religion d'autrui ; de l'autre, c'est une attitude qui ouvre
la porte toute large à de nouvelles croisades dont personne n'en a besoin…
Le journal "La croix" du 17/9/2006 assure que cette conférence a été
longuement préparée, et qu'un grand nombre de vos proches l'ont lu
attentivement comme cela se passe avec tous les textes publics au moins. Ce
même journal affirme que depuis le lundi 9/11, "et alors que le pape n'avait
pas encore prononcé sa conférence, les journaux italiens parlaient déjà de
Benoît XVI et l'Islam" !! Ce qui prouve le lien entre cette conférence, à
cette date précise, et la comédie montée du onze septembre ! Car ce qui est
dorénavant acquis comme fait accompli, malgré les grandes dissimulations,
que ceux qui la fomentèrent sont des dirigeants américains très hauts placés.
La conférence visait donc clairement à faire le lien entre l'Islam, le
terrorisme et le mal. Autrement dit : c'est une attitude bien préméditée.
Votre réponse et votre expression d'être "attristé", à cause des réactions
soulevées par votre conférence, est ce qu'on appelle : une excuse pire qu'un
délit, car un chercheur académique lorsqu'il cherche une citation, il le
fait pour l'une des deux raisons : soit pour prouver ce qu'il avance dans
son texte, soit pour la critiquer. Il n'existe pas dans le domaine
académique le fait de dire d'une citation choisie qu'elle "n'exprime pas mes
idées", comme vous l'avez fait, car c'est l'écrivain qui choisit les
citations. Cette prétendue excuse, en un temps où toute la conférence, tous
vos écrits précédents et surtout votre première encyclique, prouvent que
vous désigniez vos dits. Ce qui vous place au niveau de ces chercheurs qui
mettent leurs propres idées sur la bouche d'autrui de crainte que les
réactions ne leur tombent sur la tête… C'est une attitude académique que
l'on qualifie de couardise,- ce qui n'est point digne des charges que vous
portez.
Même la déclaration annoncée par le bureau d'information du Vatican, le
samedi 16/9/2006, dans laquelle il est fait mention du décret du document
"Nostra Aetata", promulguée par le Concile eucuménique Vatican II, en 1965,
là aussi c'est une excuse pire qu'un délit, qui met à nu une attitude
tortueuse, pour ne pas dire double face du Vatican. Celui qui fait le lien
entre les minutes des procès verbaux de la formulation de ce texte et le
texte final, ne peut s'empêcher d'être pris d'écoeurement, tellement ceux
qui étaient chargés de l'écrire s'ingénièrent à éloigner les arabes et les
musulmans de la descendance d'Ismaël, le fils aîné d'Abraham, pour dire
qu'ils le prennent seulement comme exemple ! De même, ils firent tout leur
possible pour éliminer le fait que Dieu parla aux musulmans par
l'intermédiaire du prophète Mohammad. La référence que je cite est une des
publications du Vatican ayant pour titre : L'Eglises et les religions non
chrétiennes, et les procès verbaux qu'elle renferme concernant ce texte sont
une vraie honte. Ce qui démontre à quel point vous tenez ferme à cette
attitude, qui manque de probité à l'égard de l'Islam, afin de ne pas le
reconnaître comme religion monothéiste. De toute façon, que vous le
reconnaissiez ou pas, l'Islam est là, il est reconnu de par le monde comme
étant la troisième révélation monothéiste, révélée pour l'humanité. Le fait
de le nier ne porte atteinte qu'à votre probité.
Il n'est pas lieu, ici, de relever tous les points que vous avez abordé dans
votre conférence et qui dépassent la vingtaine, et je me limite à ce qui
concerne l'Islam. Ce sont deux principaux points : votre description d'Allah,
dans la "doctrine musulmane", que sa transcendance totale est une chose
incompréhensible et ne s'accorde point avec la raison ou la logique, que
l'on ne peut point comprendre, que sa volonté n'a aucun rapport avec
n'importe lequel de vos critères logiques, pas même le critère du
raisonnable; et que le prophète Mohammad (Bénédictions et salut sur lui) n'a
apporté que tout ce qui est mal et inhumain, à savoir le fait d'imposer ce
qu'il a prêché par l'épée !
Je commence d'abord par préciser que l'Islam n'est pas une "doctrine", comme
vous l'avez décrit, mais une Religion monothéiste intégrale, englobant tous
les piliers, stable et inébranlable, et surtout extrêmement logique et
raisonnable en sa clarté. C'est ce qui attire les gens vers lui. Le fait
d'ignorer cette simple vérité ne porte atteinte qu'à votre propre personne
et révèle à quel point votre attitude manque de probité scientifique et
objective, - deux qualificatifs auxquels vous semblez pourtant tenir !
Il n'est pas question de vous parler ici de l'Islam, que vous pourrez
étudier si vous le voulez, mais je vous parlerai de la Bible, dans laquelle
vous trouvez qu'elle s'accorde avec la raison et la logique, contrairement
au Qur'ân, que vous avez éliminé de la comparaison, disant un peu plus loin,
que la violence ne s'accorde point avec la nature de Dieu et son esprit, que
Dieu n'aime pas le sang et les comportements contraires à la raison et à la
nature de Dieu ! Là je ne peux que vous demander à propos de tout ce que
renferme l'ancien testament, où le Dieu Yahvé demande à ses adeptes
d'éliminer tous les villages, de les incendier, et d'exterminer hommes,
femmes et enfants au fil de l'épée, sans oublier d'emporter l'or et l'argent…
Et ailleurs, leur demander de torturer les habitants, de les couper en
pièces et de les brûler dans les fours à briques… Est-ce cela ce qui
s'accorde avec la foi et la raison, à votre avis ?! Est-ce là des textes
dénudés de mal et de choses inhumaines ?! Est-ce là la tolérance que vous
approuvez et voulez imposer à tout le monde ?!
Ce que le lecteur trouve dans le texte d'Ezéchiel, lorsque le Dieu Yahvé lui
ordonne de manger du pain avec "de la merde dessus", et lorsque le prophète
Ezéchiel se plaint, Il lui ordonne d' "y ajouter de la bouse" !! C'est ce
que vous trouvez aller de paire avec la foi et la raison ?! J'aurai vraiment
honte de citer le dévergondage inouï qui se trouve soit dans ce même texte
(Ola et sa sœur) ou ailleurs, malgré le fait que le texte varie ou est "allégé"
d'une édition à l'autre! Les différentes éditions existent toujours.
Quant au christianisme, auquel vous êtes à la plus haute place, je commence
par vous demander à propos de la déification de Jésus au premier concile de
Nicée, en 325, malgré le nombre de versets dans lesquels Jésus ne cesse de
marquer la différence entre lui et Dieu : "Le Seigneur notre Dieu est
l'unique Seigneur" (Marc 12 : 29), "Pourquoi m'appelles-tu bon, Nul n'est
bon que Dieu seul" (Mt 19 : 16), "Je monte vers mon Père et votre Père, vers
mon Dieu et votre Dieu" (Jean 20 :17), "C'est le Seigneur ton Dieu que tu
adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte" ( Mt 4 : 10) ( à propos
l'ancien texte disait : et à Lui seul tu te prosterneras !) . Nombreux sont
les versets dans lesquels Jésus dit qu'il est un être humain : "…moi, un
homme qui vous ai dit la vérité, que j'ai entendu de Dieu" (Jean 8 : 40).
Alors que d'autres versets disent : "et les foules disaient : "C'est le
prophète Jésus, de Nazareth en Galilée" (Mt 21 : 11), "…un grand prophète
s'est levé parmi nous" (Luc 7 : 16) … et malgré toutes ces preuves qui se
trouvent encore dans le texte, ou qui n'ont pas encore été "rectifiés",
l'Institution ecclésiastique déifia Jésus comme : "Vrai Dieu de vrai Dieu,
engendré non pas crée, consubstantiel au Père" , ensuite il a été promu au
titre de Dieu, seul et unique. Est-ce que toutes ces falsifications
s'accordent, à votre avis, avec la raison et la logique, - malgré le fait
qu'elles donnèrent lieu à la séparation des églises et à des tueries parmi
les adeptes et leurs dirigeants ?!
Au premier concile de Constantinople on a ajouté que le Saint Esprit est
consubstantiel au Père, ce qui provoqua d'autres séparations entres les
églises. Au concile d'Ephèse, en 431, Marie a été promue "Mère de Dieu", ce
qui donna lieu à d'autres disputes… Au concile de Chalcédoine, en 451,
l'église imposa deux natures à Jésus… Et toute une suite de dogmes et de
décrets desquels Jésus n'a mentionné ou n'a connu un traître mot! C'est ce
que vous appelez s'accorder avec la foi et la raison ?!
D'après tous les documents disponibles sur le marché, le dogme de la Trinité
n'a été accepté par les différentes églises qu'après fortes batailles, de
sortes que le concile de Florence, en 1439, expliqua le sens aux Jacobins,
pour l'imposer définitivement, disant : que la relation seule est celle qui
différencie entre les personnes, mais que les trois personnes constituent un
seul Dieu et non pas trois, car ils sont de la même substance, de la même
nature, de la même divinité, de la même grandeur, de la même éternité, et
que tous les trois sont un, puisque la relation entre eux ne représente
aucune contradiction! Et à ceux qui n'admettent pas cette clarté, l'église
répond : " C'est un mystère" !... Est-ce ce genre de logique que vous
trouvez conforme à la raisonnable raison ?!
Vous considérez que la Bible,- les textes de l'ancien testament, basés sur
la traduction dite " la septante", les quatre évangiles et les autres livres
qui constituent le nouveau testament,- est le Livre par excellence, inspiré
par Dieu, puisqu'il renferme la foi évangélique à laquelle vous avez recours
le long de votre conférence, après avoir éliminé le texte illogique du
Qur'ân. Pourtant, il est bien connu, historiquement parlant, que c'est saint
Jérôme qui a rédigé cette Bible, sur l'ordre du pape Damase, après avoir
amalgamé plus d'une cinquantaine d'évangiles qui étaient en circulation à
cette époque. Une fois le travail terminé, saint Jérôme écrit une
introduction au nouveau testament, en guise de lettre, adressée au pape
Damase, dans laquelle il dit :
AU PAPE DAMASE, SUR LA RÉVISION DU TEXTE DES QUATRE ÉVANGILES.
" Vous voulez qu'avec les matériaux d'un ancien ouvrage j'en refasse un
nouveau; que je me pose comme arbitre dans l'examen des textes de l'Écriture
répandus dans le monde; vous voulez, en un mot, que j'explique les variantes
qu'on y trouve, et que je signale ses passages concordants avec la version
grecque la plus authentique. C'est une pieuse entreprise, mais une
présomption dangereuse que de s'établir juge des autres, quand soi-même on
doit avoir pour juge l'opinion générale; que de prétendre changer la langue
des vieillards, ramener le monde, déjà vieux, au bégaiement de l'enfance. En
effet, quel est l'homme de nos jours, savant ou non savant, qui, se décidant
à prendre en main notre ouvrage, et voyant discréditer le texte dont il se
sert habituellement et dans lequel il a appris à lire, ne se récrie aussitôt,
et ne me traite de faussaire, de sacrilège, dont l'audace impie n'a point
reculé devant des additions, des changements et des corrections à des textes
consacrés par le temps?
"Contre de semblables reproches une double consolation m'est offerte; la
première, c'est que cette mission m'a été confiée par vous ; la seconde,
c'est que, d'après le témoignage même de ceux qui nous attaquent, il ne
pourrait y avoir de vérité complète dans les ouvrages où on ne peut signaler
des variantes. En effet, si nos adversaires pensent que les exemplaires
latins sont dignes de confiance, qu'ils désignent lesquels; car il existe
presque autant d'originaux que d'exemplaires. S'ils pensent, au contraire,
que la vérité ne saurait être découverte que par la comparaison des
différents textes, pourquoi trouvent-ils mauvais que j'aie la prétention de
corriger, tout en remontant aux sources grecques, les parties du texte qui
ont été ou mal comprises par des interprètes ignorants, ou tronquées, dans
de mauvaises intentions, par des correcteurs inhabiles et présomptueux, ou
surchargées d'additions et altérées par de paresseux copistes?
"Ma polémique ne touche en rien l'Ancien Testament traduit en grec par les
Septante, et qui ne nous est arrivé qu'après trois traductions successives.
Je ne veux point chercher en quoi Symmaque et Aquila ont fait preuve de
discernement, pourquoi Théodotien a cru devoir prendre un terme moyen entre
les nouveaux et les anciens interprètes. Ainsi, tenons pour authentique la
version qui a pour elle le témoignage des apôtres.
"J'aborde maintenant le Nouveau Testament qui a été écrit tout entier en
grec, à l'exception de l'évangile selon saint Mathieu, qui se servit de la
langue hébraïque pour répandre en Judée la parole de Jésus-Christ. Or, comme
dans notre idiome cet évangile est rempli d'incontestables variantes
résultant de la variété des sources auxquelles on a puisé pour le composer,
il nous a semblé convenable de remonter à une seule et même source. Je ne
veux point recourir aux versions employées par Lucianus et Hesycllius et que
quelques hommes ont prises pour texte de leurs querelles impies. Il ne m'a
point convenu de revoir ces versions dans leur ancien idiome, après la
traduction des Septante.
"Si je l'ai fait pour les exemplaires écrits dans notre langue, je dois
avouer que je n'en ai retiré aucune utilité; en conséquence, je ne m'engage
ici qu'à l'examen des quatre évangiles, dont voici l'ordre nominal : saint
Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean; je ne prétends me servir que
de la collection épurée des anciens textes grecs. D'ailleurs , afin que
notre travail ne s'écartât pas trop de la teneur des exemplaires latins,
nous n'avons corrigé que les passages qui nous ont paru s'écarter du
véritable sens, laissant les autres tels que nous les avons reçus de la
rédaction primitive ".
Telle est, hélas, la pure réalité d'un texte que vous considérez sacré ayant
Dieu comme auteur! Je me contente de cette partie car le reste de la lettre
concerne la mise en page et la classification. Et dire que cela s'est passé
au quatrième siècle finissant. Ce qui veut dire, que jusqu'à cette date, les
évangiles n'étaient pas encore choisis ni codifiés. Inutile d'ajouter que
les querelles parmi les églises durèrent des siècles avant l'adoption de ces
écrits. Ce n'est que lorsque l'église catholique, apostolique et romaine
l'imposa au concile de Trente, en 1547, disant que "Dieu est le vrai
auteur", que le texte a été admis, et Dieu sait à quel prix. Puis, le
premier concile vaticanais, réuni entre 1869 et 1870 déclara que la Bible,
ancien et nouveau testament, "étaient écrits sous l'intuition du Saint
Esprit, que Dieu était l'auteur, et que l'église les a reçu ainsi… " !!
Quant au concile Vatican II, réuni après environ quatre-vingt dix ans, au
cours desquels nombres de travaux et d'études discréditèrent définitivement
la véracité de tous ces textes, ci qui imposa au concile de déclarer, à
propos des livres de la Bible, disant : "Ces livres, bien qu'ils renferment
de l'incomplet et du caduc, sont malgré cela des témoins d'une vraie science
de pédagogie divine"… !! Inutile d'ajouter est-ce cela ce que vous trouvez
compréhensible et conforme à la raison?!
Là je ne manquerai pas de mentionner le fameux "Jesus Seminar", qui eut lieu
aux Etats-Unis d'Amérique, en 1992, et auquel assistèrent quelque 200
professeurs et spécialistes en théologie, pour conclure que : 82 % des
paroles attribuées à Jésus, il ne les a point prononcées mais elles ont
étaient dites par les écrivains des évangiles, que la mort et la
résurrection de Jésus eurent lieu dans l'endroit et de la façon voulus par
ces écrivains… (p. 24 de l'introduction). A noter que ce que déplorent le
plus ces spécialistes, c'est l'ignorance quasi complète des croyants par
rapport à leur livre sacré,- ignorance qui atteint le niveau
d'analphabétisme, comme l'assure Robert Funk, président du séminaire. Y a-t-il
lieu d'ajouter un commentaire à propos de ce que vous considérez comme
source de raison, de logique et d'inspiration !!
Vous dites dans votre illustre conférence que le prophète Muhammad (Bénédictions
et salut sur lui) n'a rien apporté que tout ce qui est mal et inhumain,
comme le fait d'imposer ce qu'il a prêché par l'épée… J'espère que vous
n'ignorez point que c'est le pape Urbain II qui proclama les croisades au
nom de Dieu, au concile de Clermont, disant que : " c'est Dieu qui le veut",
et qu'il nomma tous ceux qui y participèrent "les soldat du Christ", leur
imposa de marquer une croix sur leur vêtements et leurs équipements, leur a
promis la dispense de leur péchés, les exempta des impôts et les combla de
biens… Le chroniqueur connu sous le nom de L'Anonyme et qui accompagnait la
première croisade décrit comment "les habitants de la ville (Jérusalem) ont
été tués, massacrés vivants, au fil de l'épée, jusqu'au temple de Salomon.
Une boucherie sans pareille eu lieu de sorte que nos soldats pataugeaient
dans le sang jusqu'au chevilles", puis il ajoute : peut-être ce qui a mené à
la réussite de cette attaque et autres c'est la divisions qui se trouvait
alors parmi les musulmans. Et durant la famine qui dura pendant le siège à
saint Jean d'Acre, les croisés faisaient bouillir les adultes musulmans dans
les marmites pour les manger ou fixaient les enfants sur des broches et les
dévoraient grillés… Est-ce cela ce qui se place, à vos yeux, sous
l'appellatif des œuvres humaines et de l'expansion sans avoir recours à
l'épée ?!
Nul n'ignore comment l'Inquisition compléta ou accompagna ces travaux le
long des siècles, connus sous le nom des Ténèbres, qui durèrent presque
mille ans, au cours desquels il était défendu aux adeptes de lire leur Bible
ou de s'instruire, exception faite pour les membres du corps ecclésiastique…
Il est d'ailleurs connu que les croisades n'étaient point lancées seulement
contre les musulmans, en terre sainte, mais se sont répandues jusqu'en
Espagne pour aider à l'éradication de l'Islam, et se propagèrent en Europe,
au sud est de la France pour éradiquer les Cathares, les Bogomiles et les
Vaudois, car ils refusaient la déification de Jésus-Christ…Comme elles se
propagèrent partout en Europe et dans le monde pour imposer le christianisme…
Que dire des atrocités commises par l'inquisition, qui se trouvent en
abondance dans les références historiques et scientifiques ? C'est bien le
pape Grégoire IX qui admet, en 1224 le supplice du feu pour les hérétiques,
et en 1224, la Bulle Ad extirpanda du pape Innocent IV, instaure la torture
dans la procédure de l'Inquisition, à ne citer que brûler les gens vif,
arracher les yeux ou la langue après les avoir torturé ou enduire leurs
pieds d'huile et les places sur le feu après les avoir attaché pour ne pas
bouger… Ce que le père Bartholomé de Las Casas raconte sur le comportement
sauvage des missionnaires, des ecclésiastiques et de leurs soldats, pendant
l'invasion des Amériques, dépasse l'imagination par ses abominables
barbaries et horreurs … Il n'a été permis de publier son Journal (en trois
gros volumes) qu'à la fin du vingtième siècle ! Il n'est pas lieu ici de
parler des guerres des religions entre chrétiens, comme la guerre de
cinquante ans, la guerre de cent ans, les boucheries particulières comme la
sainte Barthélemy… Ni de décrire en détails comment le christianisme se
propagea par l'épée en Europe et ailleurs.
Si on arrive à cerner le nombre de ceux qui furent massacrés au nom de
l'église catholique apostolique et romaine le nombre atteindra des dizaines
de millions d'innocents, le tout étant référencié ! Ce genre de comportement
sous quelle raisonnable rubrique le placez-vous ? Ou bien peut-être le
béniriez-vous en tant que faisant partie de l'innocence et de la tolérance
chrétiennes !!
Révérend professeur et chercheur, ce qui précède, et beaucoup plus, fait
partie de l'histoire vécue, prouvée historiquement et scientifiquement. Je
n'ai cité que des bribes, hélas !
Vous dites dans le troisième paragraphe de votre conférence que Dieu n'aime
pas le sang. Et pourtant, vous insistez toujours à imposer ce dogme qui
force les adeptes de boire Son sang et de manger Sa chaire, sous forme
d'Eucharistie! L'adepte qui ne croit pas vraiment et foncièrement qu'il boit
le sang du Christ et mange Sa chaire est maudit par l'église… Il est claire
que de tout temps ce dogme répugnait à un nombre grandissant d'adeptes, et
les luttes acharnées abondent, à ne citer que Jean Wyclif, que le concile de
Constance a condamné en 1418, car il insistait sur le fait que le pain et le
vin ne se transforment point, et que le Christ ne se trouve jamais vraiment
dans cette Eucharistie. Le concile condamna tous ses écrits, l'accusa
d'hérétique, et après sa mort le concile ordonna d'ouvrir sa tombe et de
jeter ses os loin des cimetières de l'église (Les Conciles eucuméniques, t.
II, p. 859). Puis le concile de Latran introduit ce dogme dans le Symbole de
la foi!
La toute dernière tentative effectuée pour imposer l'idée de boire le sang
du Christ et de manger Sa chaire est l'année que Jean-Paul II consacra en
octobre 2004 et qui se termina par le synode, tenu du 2 au 23 octobre 2005,
auquel assistèrent 256 évêques, de 118 pays, ayant pour titre : "L'Eucharistie
dans la vie et le message actuel de l'église". C'est vous-même qui avez
présidé à ce synode à cause du décès de Jean-Paul II. La date du 23 octobre
a été choisie pour la clôture de ce rassemblement pour le faire concorder
avec la date de la "Journée mondiale de l'évangélisation"… Ce qui révèle que
ce dogme représente un obstacle dans les travaux d'évangélisation que vous
entreprenez et que vous vous efforcez de voir comment le fixer !
Il est clair que le fait de vouloir installer ce dogme, avec une telle
ténacité, n'est qu'une sorte de justification pour la continuité de
l'existence de la classe des prêtres qui, eux seuls, possèdent le pouvoir de
transformer le vin et le pain en vrai sang et vraie chaire par les formules
de leurs prières, qu'eux seuls connaissent, autrement point de salut pour
les adeptes !… On ne peut qu'être étonné de ce que vous considérez logique
et raisonnable et que chaque raison trouve logique et raisonnable comme vous
le dites ! C'est peut-être cela ce qui a poussé Emile Zola à dire dans un de
ses romans que "la civilisation humaine ne progressera point à moins que la
dernière pierre de la dernière église ne tombe sur la tête du dernier prêtre"
!
Je passe au concile Vatican II et ses décrets, en 1965, qui représente une
déviation sans précédent des textes et des instructions du Nouveau
Testament. Ce qui représente une grande part des problèmes auxquels fait
face le monde actuellement. Car malgré le fait d'avoir accusé les juifs du
meurtre déicide, pendant presque 2000 ans, dans chaque messe du dimanche,
dans toutes les églises du monde, et malgré la présence de plus d'une
centaine de versets qui les accusent directement et sans ambiguïté, ce
concile a décrété, entre autres, les points suivants :
• La réhabilitation des Juifs du meurtre déicide.
• L"élimination du communisme dans les années 1980
• L'élimination de l'Islam, dans les années 1990, afin que le troisième
millénaire commence avec la christianisation du monde, quoique ce décret
commença à l'époque par l'expression quasi obscure disant : "faire parvenir
l'évangile à tout le monde" !
• La reévangélisation du monde.
• L'unification de toutes les églises sous l'égide du catholicisme
vaticanais.
• Imposer la participation dans l'évangélisation du monde à tous les adeptes,
ecclésiastiques ou laïcs, - acte sans précédent dans la vie de l'église.
• Avoir recours aux églises locales dans les travaux d'évangélisation, - ce
qui place les minorités chrétiennes dans les pays où ils vivent, dans la
situation de manque de probité et de traîtrise à l'égard de leur
nationalisme pour le profit du fanatisme ecclésial !
• Prescription de l'hérésie dite du dialogue interreligieux, comme moyen de
gagner le temps afin que la christianisation ait lieu sans trop de
résistance.
• Formation de la congrégation pour le dialogue.
• Formation de la congrégation pour l'évangélisation du monde.
Je ne vous demanderai point d'évaluer ce genre de décrets par rapport à la
raison ou à la logique, voire du point de vue du mal et de l'inhumain, ils
n'ont pas besoin d'être évalués, puisqu'ils crient les doubles face et le
manque de probité, mais j'ajouterai plutôt que le pape Jean-Paul II avait
promis de changer 70 versets du texte du Nouveau Testament, afin qu'il
s'accorde avec toutes les concessions que vous avez offert aux Sionistes. A
vrai dire je ne sais s'il a eu le temps de le faire avant sa mort, ou s'il
vous incombera à vous de tenir cette promesse !
De tous les décrets ci haut mentionnés, je ne citerai sur cette hérésie du
dialogue interreligieux, que quelques exemples, d'après les textes
vaticanais, donnés aux adeptes pour mener à bien ce fameux dialogue :
• La chose la plus dangereuse qui puisse arrêter le dialogue est que celui
avec lequel nous dialoguons découvre notre intention de le christianiser...
• Un des principaux obstacles du dialogue est ce que nous avons fait dans le
passé contre l'Islam et les musulmans, ces amertumes reviennent à la
surface actuellement, à quoi s'est ajouté le problème d'Israël et l'attitude
de l'Occident, et nous, en tant que chrétien, nous savons très bien quel est
notre responsabilité dans ce problème…
• Il est indispensable de séparer le christianisme en soit du monde
occidental et ses attitudes agressives et impérialistes : le musulman n'a
pas encore oublié tout cela…
• Le vrai dialogue vise au renouvellement de chaque personne par la
conversion interne et par le repentir, en comptant sur la patience et le
progrès réalisé pas à pas, selon la réalité des gens à notre époque…
• Il est nécessaire que les chrétiens aident les croyants des autres
religions à se purifier de leur tradition religieuse pour accepter la
conversion…
• Les membres des autres religions ont l'ordre de s'insérer à l'église afin
d'obtenir le salut…
• Le dialogue veut dire imposer la conversion et accepter le mystère du
Christ…
• Le Siège Apostolique intervient auprès des gouverneurs des peuples et des
responsables de toutes les Institutions mondiales, ou se joint à eux, en
entament le dialogue ou en l'imposant pour le bénéfice de la réconciliation
parmi plusieurs luttes…
Il suffit de ces quelques exemples pour montrer à quel point ces textes sont
écoeurants et pour vous demander : est-ce que ce genre de comportement
malhonnête et inhumain est ce que vous considérez logique et raisonnable ?!
Il serait peut-être là bien à propos de signaler votre première encyclique,
intitulée : Deus caritas est Il n'est pas question d'aborder, ici, le
contenu en détails, car je lui en ai consacré un article à l'époque,
intitulé :"Concessions sur la mélodie de l'amour" ! Mais uns des principaux
points à relever est que vous considérez seuls les Juifs et les Chrétiens
qui adorent le vrai Dieu, ensuite vous faite le lien entre l'Islam, la
vengeance, la haine et la violence au nom d'Allah, disant que l'église
catholique seule est celle qui doit diriger le monde. A quoi s'ajoute un
nombre répugnant de concessions présentées aux Sionistes. Ce qui prouve que
les citations mentionnées dans votre conférence n'étaient point dues au
hasard, mais que vous les avez choisi avec préméditation puisqu'elles
représentent votre pensée perpétuelle.
En terminant cette lettre ouverte, je ne peux que vous poser une question :
le Vatican insiste à répéter que sa mission est de christianiser le monde,
et il déploie, en fait, toutes les possibilités, par tous les moyens,
ouvertement ou en louvoyant, afin de parvenir à ses buts. Bien plus, il ne
cesse de déployer tous ses efforts pour l'unification des églises pour les
employer dans sa guerre d'évangélisation du monde. Cette attitude a été
imposée à tous les adeptes, à cause de leur baptême, disant que c'est le
seul moyen pour faire face à la montée de l'Islam. De même, un nombre de
lois redoutables a été promulgué aux Etats-Unis afin de faciliter cette
mascarade, sans tenir compte que c'est cela exactement ce qui fomente les
dissensions, provoque la violence pour se défendre et défendre sa propre foi.
Là je ne peux m'empêcher de vous demander : qu'entendez-vous faire avec ce
petit état confessionnel discriminatoire, que le Vatican a aidé à sa
fixation, injustement et en portant atteinte à autrui, en arrachant la terre
à ses propriétaires pour l'accorder à des gens qui n'en ont aucun droit,
selon vos textes sacrés ? Bien plus, que pense faire le Vatican avec ce
petit état raciste, la formation duquel représente une déviation flagrante
de sa religion et de ses instructions, - à savoir qu'il existe des études
théologiques qui prouvent qu'ils n'ont aucun droit à cette terre, à ne citer
que la thèse du père Landouzie ? Je n'ironise point en vous demandant avec
amertume : Allez-vous christianiser les Juifs, Révérend père, ou bien c'est
de Vatican qui va être judaïsé ?! Votre injuste prétention n'est-elle pas de
christianiser le monde ?!
Celui qui porte à sa charge le poids d'une histoire ensanglantée, et toute
cette tradition basée sur la contrefaçon et la falsification, et qui commet
cette gaffe provocatrice en blasphémant l'Islam et les musulmans, avec une
telle préméditation, il ne doit pas seulement s'excuser, mais il se doit de
démissionner de ses fonctions. C'est la moindre des choses à faire, s'il y
avait une quelconque probité scientifique ou religieuse.
Que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur vous.