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2 – Le Qur’ân et la divinité de Jésus :
La déification de Jésus représente la barrière insurmontable et
incontournable qui sépare chrétiens et musulmans. Et qui dit déification
de Jésus, suscite instinctivement son inséparable corollaire, la
Trinité, puisque les deux constituent des parties intégrantes, d’un même
dogme. Mais avant d’aborder ce que dit le Qur’ân sur « cet immense
blasphème », il est nécessaire de voir la trajectoire de ce dogme qui,
jusqu’à nos jours, n’a point finit de susciter des schismes et des
réactions parmi les adeptes du christianisme et ses institutions. Ce qui
mène à dire, lorsqu’un dogme, depuis sa formation et le long de deux
mille ans presque, trouve du mal à se faire accepter, ou suscite tant
des combats qui vont jusqu’aux meurtres prémédités, cela veut dire qu’il
y a quelque chose d’incompréhensible.
Nul n’ignore que le mot Trinité ne figure point dans le Nouveau
Testament, ni dans les textes de la première communauté chrétienne. Le
mot grec « trias », qui signifie « trois » par rapport aux trois
personnes divines, parait pour la première fois vers 180, c’est-à-dire
bien après la rédaction des évangiles, et c’est Tertullien (150-220) qui
a introduit le terme « Trinitas », presque deux siècles après la dite
crucifixion. Quant à l’idée de la divinité de Jésus, elle apparaît à la
fin du premier siècle, dans les textes attribués à l’apôtre Jean, qui
fit de Jésus le « Verbe de Dieu » : « Au début était le Verbe ; le Verbe
était avec Dieu et Dieu était le Verbe », dit-il ! Formule qui joua un
rôle considérable dans l’établissement de cette doctrine et la place
qu’elle tient, dans la tradition chrétienne, bien qu’une analyse logique
du texte lui porte largement atteinte.
A noter que le monothéisme, dès le début, fait une transcendance absolue
de la divinité : « Ecoute, Israël, l’Eternel, ton Dieu, est un » (Deut.
6 : 4). Et Jésus, dans plus d’une dizaine de phrases, fait une
distinction nette, catégorique, entre lui et Dieu, le Créateur de toute
chose. Problèmes et querelles commencèrent dès les primes tentatives de
déviation de cette transcendance absolue et l’obstination inébranlable
pour ordonner autre chose. Déjà au premier Concile de Nicée, qui
l’imposa, il existait 130 tendances chrétiennes différentes.
« La Trinité est le mystère d’un seul Dieu en 3 personne : le Père, le
Fils, et le Saint-Esprit reconnues comme distinctes dans l’unité d’une
seule nature, ou essence, ou substance », essaye d’expliquer le
Dictionnaire Critique de théologie », à quoi ajoute le Petit
Dictionnaire de théologie catholique : « un mystère qui n’est connu
que par révélation, et même révélé, ne peut pas être pénétré par
l’intelligence créée » ! Et si on ne reçoit pas la dite révélation,
l’adepte demeure dans l’incompréhension ?!
La listes des antitrinitarismes et loin d’être réduite en quelques
lignes. Arius, c’est déjà le quatrième siècle ! Il fut condamné par le
premier Concile de Nicée en 325, et qualifié d’hérétique, parce qu’il
insistait à enseigner la différence entre le Fils et le Père. Son
courant de pensée, refusant la divinité de Jésus, connu une grande
diffusion et se poursuit encore, même en sourdine, et donna lieu à
plusieurs autres courants, qui refusent cette déification, à ne citer
que l’Eglise unitarienne, l’Eglise de Dieu, la Science chrétienne, les
Christadelphes, l’Eglise Universelle de Dieu, certains groupes
d’adventistes, l’Antoinisme, les Témoins de Jéhovah, l’Association des
Etudiants de la Bible, etc., etc. Pour ne rien dire de l’Eglise
Hollandaise qui élimina carrément la Trinité en 1966, parce que
« incompréhensible »…
Pour essayer d’imposer ce qui ne passe point par la logique humaine, de
toute personne qui fait normalement usage de son cerveau, saint Augustin
passa seize ans de sa vie, de 400 à 416, à écrire un livre de quinze
volumes, pour expliquer le dogme de la Trinité. Et pourtant, malgré ces
volumes et tant d’autres amas d’écrits, la querelle du Filioque, une des
principales discordances, qui eut lieu à partir du VIIIe siècle, entre
l’Eglise romaine et l’Eglise grecque, concernant le dogme de la Trinité,
aboutit au grand schisme d’Orient en 1054, qui sépara l’Eglise
catholique de l’Eglise orthodoxe, voulant toutes deux décider de qui
procède le Saint-Esprit !
Inutile de se demander à propos du nombre des victimes des Eglises, le
long du parcourt de cette falsification, il suffit de sauter jusqu’au
XVIe siècle et citer l’exemple de Michel Servet, théologien et médecin
espagnol, né en 1511 et exécuté le 27 octobre 1553 à Genève, mort sur le
bûcher par l’Inquisition, sur ordre du Grand Conseil de Genève, car il
refusait le dogme de la Trinité, qui « n’apparait nulle part dans la
Bible et résultait des faux enseignements des philosophes grecs ». Et
Dieu seul sait le nombre des victimes de cette tromperie.
Avant d’aborder ce que dit le Qur’ân, principale preuve Divine contre
cette falsification, il est nécessaire de préciser qu’il contient 6236
Versets, et que le tiers de ce nombre, c’est-à-dire presque 2078 Versets
traitent des gens du Livre, de la mécréance, du polythéisme ou de la
Trinité. Les Versets qui suivent ne sont donc cités qu’à titre
d’exemples entre tant d’autres :
* « Et ils dirent "Le Miséricordeur adopta un fils !" Vous avez commis
une chose inouïe, peu s’en faut que les Cieux ne se fendent, que la
terre ne s’entrouvre et que les montagnes ne s’écroulent avec fracas,
d’avoir prétendu un fils au Miséricordeur ! » (19 :88-92) ;
* « …Et quiconque associe à Allah, c’est comme s’il s’affalait du ciel
et que les oiseaux le ravissent, ou comme si le vent le faisait choir en
un gouffre profond » (22 : 31) ;
* « Devinrent sûrement mécréants ceux qui ont dit : "Certes, Allah est
le Messie fils de Marie" » (5 :16) ;
* « Devinrent sûrement mécréant ceux qui dirent qu’Allah est un des
trois de la Trinité, alors qu’il n’y a de Dieu qu’un Dieu unique … »
(5 : 73) ;
* « Et ils firent des émules à Allah pour fourvoyer de sa voie … » (14 :
30) ;
* « le Messie fils de Marie n’est autre qu’un Messager, tout comme les
Messagers qui passèrent avant lui. Sa mère est véridique, et tout deux
mangeaient de la nourriture. Regarde comment Nous leur Explicitons les
Versets, puis regarde comment ils louvoient ! » (5 : 75) ;
* « et avertir ceux qui dirent : "Allah Adopta un fils". Ils n’en ont
aucune science, ni même leurs pères. Grave est cette parole qui sort de
leurs bouches. Sûrement ils ne disent que du mensonge » (18 : 4-5) ;
* « Il [Jésus] dit : Je suis le dévoué d’Allah, Il m’A Donné le Livre,
et Il m’A Fait prophète » (19 : 30).
Là il est étonnant de montrer tout de suite ce que disent les évangiles
ou même Jésus, car les dogmes fabriqués à travers les Conciles, qui
mettent Jésus à pied d’égalité avec Dieu, sont clairement contredits par
les phrases qui suivent :
* « Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es Prophète » (Jean 4 :
19) ;
* « Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus fait, disaient : celui-ci
est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde » (Jean 6 : 14) ;
* « Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : un
grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple » (Luc 7 :
16) ;
* « Quoi ? leur dit-il. Et ils lui répondirent : Ce qui est arrivé au
sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et
en paroles devant Dieu et devant tout le peuple » (Luc 24 : 19) ;
* « Lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l’on
disait : qui est celui-ci ? La foule répondait : C’est Jésus, le
prophète de Nazareth en Galilée » (Matt. 21 : 10-11) ;
* « Dans la foule, plusieurs, qui avaient entendu ces paroles,
disaient : "C’est vraiment lui le prophète" » (Jean 7 : 40).
Inutile d’ajouter que ce qualificatif de « prophète » se trouve cité
dans tous les évangiles. C’est-à-dire il prouve que c’était l’idée
générale que se faisaient les gens de ce grand Messager d’Allah. Ce qui
plus est, Jésus, comme tous les prophètes, nous dit, d’après le
Qur’ân, qu’il faisait les miracles par le Vouloir d’Allah, et non par
une magie quelconque :
* « … Je suis venus à vous avec un Signe de votre Seigneur. Je vous
crée de l’argile, comme la forme d’un oiseau, sur laquelle j’insuffle et
elle devient oiseau par le Vouloir d’Allah. Je guéris l’aveugle-né, le
lépreux, et je fais revivre les morts par le Vouloir d’Allah. Je vous
informe de ce que vous mangez et de que vous amassez dans vos maisons,
il y a en cela, certes, un Signe pour vous si vous êtes croyants » (3 :
49) ;
La même précision de son message et ses œuvres se trouve répétée, avec
quelques variantes, dans la Surah intitulée « La Cène, Verset 110 ».
Cependant, les évangiles ne disent pas autre chose en toute clarté :
* « Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet
homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous, par les miracles, les
prodiges et les signes qu’il a opéré par lui au milieu de vous, comme
vous le savez vous-mêmes » (Act. 2 : 22) !
Peut-on être plus claire ? En fait, Jésus, homme et grand prophète,
opérait des miracles et des prodiges par la Volonté et par le Vouloir
d’Allah, Le Créateur de toute chose.
Quant à la nature humaine de Jésus, lui-même l’assure en disant : « Mais
maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit
la vérité que j’ai entendu de Dieu. Cela, Abraham ne l’a point fait »
(Jean 8 :40).
Il est gênant d’ajouter que toute l’histoire de l’Eglise repose sur une
foule de légendes qui la mettent en contradiction directe avec les
Textes. Elle annule la parole de Dieu au profit de sa Tradition, tissée
avec préméditation, et de son ambition de christianiser le monde pour se
maintenir au pouvoir. Elle excommunie ceux qui ne reçoivent pas ses
doctrines, étrangères à la Bible, pour faciliter l’adhésion de nouveaux
adeptes, et combien de commandements ou de prescriptions n’a-t-elle pas
changé, à ne citer à titre d’exemples que : l’annulation de la
circoncision, voulue éternelle par Dieu ; la Trinité, conception déjà
existante dans toutes les anciennes civilisations ; l’annulation du
second Commandement et l’approbation du culte des images pour imposer
ses déviations en faisant de l’art « la Bible pour analphabètes »
(second Concile de Nicée (787) dixit !).
Charles Vaudet, dans son intéressant ouvrage le Procès du
Christianisme (1933), fait presque le résumé des Versets du Qur’ân,
et considère le christianisme actuel comme une escroquerie de la
conscience des peuples "visant par l’hypocrisie et le mensonge à
réaliser son projet de domination universelle". En montrant comment
l’Eglise s’est développée par le mensonge : en falsifiant ses Textes ;
par la crainte : en menaçant ceux qui refusaient de lui obéir ; par la
violence : avec les croisades, les guerres de religions, la saint
Barthélémy, les Dragonnades, la Terreur blanche et les guerres qu’elle a
fomentées entre les peuples ; par la fortune : en accaparant par les
moyens les plus odieux la richesse publique et privée.
C’est pourquoi il est clairement dit dans le Qur’ân :
* « Certes, Allah n’absout point de Lui donner des associés, et Il
Absout ce qui est moindre que cela à qui Il Veut. Quiconque donne des
associés à Allah a sûrement controuvé un immense péché » (4 : 48).
Pour contrarier toutes ces fraudes, pour mettre fin à tous ces
massacres, ces divergences, ces querelles, présenter une dénouement
logique, le Qur’ân propose la solution à faire pour sortir de ce long
dilemme, de ce long mensonge qui atteint maintenant vingt siècles, de
l’homme-dieu, fini et infini, créé et incréé, ignorant et omniscient,
passible et impassible, etc. car c’est une honte pour l’humanité que de
s’être aussi longtemps prosternée devant ces fraudes, et propose :
* « Dis : "O gens du Livre, venez-en à une parole normative entre nous
et vous : de n’adorer qu’Allah, de ne rien Lui associer, et que nous ne
nous prenions point les uns les autres pour Seigneurs à l’exclusion
d’Allah". Et s’ils s’en détournent, alors dis : "Témoignez que nous
sommes musulmans" » (3 : 64)
Et être musulman c’est s’en remettre entièrement et foncièrement, en
toute tranquillité, à la Volonté d’Allah. La clarté des prescriptions
divines islamiques, scrupuleusement gardées intactes, depuis sa
Révélation jusqu’à nos jours, revient au fait qu'il n'y a point d'
"alchimie" imposée par un obscurantisme quelconque, point de
messianisme, point d'histoire "organisée", remaniée, réajustée ou
manipulée, point de messie, de médiateur ou de médiation ourdie, point
de rédempteur ou de rédemption inventée de toute pièce ! Rien de toutes
ces machinations ecclésiastiques. Rien qu'un simple choix à faire entre
le bien et le mal, entre le licite et l'illicite, entre un chemin de
rectitude, nettement prescrit, et une tortuosité louvoyante. Un choix
perpétuel que doit faire chacun des êtres humains, et qui le place tout
seul, face à son Créateur, n'ayant que ses propres actions, délibérément
choisies, pour passer son examen du Jugement Dernier. Tel est l'Islam.
Mais le Vatican rejeta la Main Tendue qui lui fut présentée, préféra
maintenir ses fraudes, et décréta, dans son second Concile Œcuménique,
en 1965, l’évangélisation du monde… Si cet appel à une nouvelle croisade
commença en sourdine d’abord, "faire parvenir l’évangile à tout le
monde", il suffit de surfer tous les sites vaticanais ou chrétiens, pour
voir la haine ignominieuse avec laquelle ils incitent tous les adeptes à
y participer, à prendre part dans cette nouvelle bataille qui se
prépare !
A tous ces fraudeurs, à tous ces faussaires mécréants à travers
l’histoire, le long de vingt siècles, il est des Versets que le
Qur’ân adresse aux croyants, puissent-ils aider à mieux voir, au lieu
d’enrégimenter tous les adeptes en les fourvoyant, au lieu d’attiser une
haine qui ne consumera que ceux qui l’animent :
* « Un groupe des gens du Livre voudrait bien pouvoir vous fourvoyer,
mais ils ne fourvoient que leur propre personne et ils ne se rendent pas
compte » (3 :69) ;
* « Dis "O gens du Livre, pourquoi rebutez-vous celui qui croit, de la
cause d’Allah ? Vous la désirez tortueuse, alors que vous êtes témoins !
Allah n’Est point Inattentif à ce que faites" » (3 :99) ;
* « Dis "O gens du Livre, nous gardez-vous rancune parce que nous
croyons en Allah, en ce qui nous fut Révélé, en ce qui fut Révélé
auparavant, et parce que la plupart d’entre vous sont des
pervertis" ?! » (5 : 59)…
* « Ils veulent éteindre la Lumière d’Allah par leur paroles, alors
qu’Allah Tient absolument à Parfaire Sa Lumière, serait-ce contre le gré
des mécréants » (9 : 32).
1 Août 2012
Différentes représentations de la Trinité dans les anciennes
civilisations à travers les siècles,
Ce qui prouve qu’elle fut copiée pour faciliter l’adhésion de nouveaux
adeptes...




جذور كراهية عتيدة : الفاتيكان والقرآن (2/3)