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Lorsque le pape Benoît XVI détient en main deux Congrégations papales, l’une
pour évangéliser les peuples, l’autre pour évangéliser l’Occident chrétien,
cela révèle au moins à quel point cette évangélisation semble lui être une
question prioritaire, pour ne pas dire de vie ou de mort. Et lorsqu’on voit
l’obsession hystérique avec laquelle cette évangélisation se mène, surtout
depuis la décision du Concile œcuménique Vatican II, en 1965, il serait
peut-être intéressant de voir de près sur quoi tient ce Christianisme
vaticanais qu’il veut ingurgiter à toute la Terre… Mais avant d’aborder ce
thème, il faudrait rappeler quelques uns des principaux décrets du Concile
Vatican II :
Il a réhabilité les juifs du meurtre déicide malgré plus d'une centaine de
versets d'évangiles les accusant clairement ; a décrété l'évangélisation du
monde, en précisant nettement à la 5° Session, article 16 : "Le dessein
salvifique embrasse aussi ceux qui reconnaissent le Créateur, et parmi eux,
en premier lieux, les musulmans" ; a imposé aux laïcs et aux églises locales
la participation à cette évangélisation. Et, changement fort révélateur,
Dieu n'est plus "seul et unique auteur des évangiles", mais il a eu "recours
au Saint Esprit, qui à son tour a inspiré des hommes pour les écrire" ! Donc
deux aveux catégoriques qui bafouent deux croyances imposées durant deux
milles ans d'histoire ensanglantée : Les juifs ne sont plus déicides, les
évangiles ne sont plus révélés mais écrits par des êtres humains, et qu’ils
« contiennent de l’imparfait et du caduc ». Là il suffit de citer Saint
Jérôme qui, chargé par le pape Damase, au IVe siècle, a rectifié, modifié,
changé, et intentionnellement mal traduit quelques mots ou versets, dans les
textes d’une cinquantaine d’évangiles, pour aboutir aux quatre en
circulation actuellement.
Faire le tour d’une histoire de deux milles ans presque, en quelques pages,
semblerait une gageure, mais rien que d’aborder les données principales de
ce christianisme vaticanais, suffit pour se faire une idée assez solide,
surtout que les travaux de recherches ne cessent de s’accumuler depuis le
siècle des Lumières, pour marquer une distinction nette et définitive entre
le Jésus historique et le Jésus de la foi. Bien plus, le décalage entre ces
deux Jésus laisse le chercheur pantois. De même, la différence du parcourt
entre Jésus et le Christ, et par là, entre celui de Jésus-Christ, qui, comme
disent les historiens, n’a jamais existé, est incontournable.
Première constatation générale : Jésus n’a laissé aucune trace
épigraphique ou archéologique. Les sources à disposition du chercheur sont
uniquement des documents littéraires composés par d’autres, dans les cent à
cent cinquante ans qui ont suivi sa mort. Les évangiles n’ont pas été écrits
par les noms sous lesquels ils sont connus, et même l’Eglise emploi
actuellement l’expression ‘‘selon Matthieu’’, ‘‘selon Jean’’. Ce ne sont
points des écrits historiques mais des confessions de foi qui se
contredisent, écrits en grec : ce qui révèle un décalage premier, puisque
toute logique suppose qu’ils soient écrits en hébreux ou en araméen. Même la
source Q (abréviation de l’allemand Quelle, qui veut dire la Source), qu’on
prend souvent comme référence d’un premier écrit de ces évangiles, elle est
fictive et n’a jamais été retrouvée.
La date de naissance de Jésus : Les évangiles donnent trois dates
différentes qui marquent 11 ans de décalage entre elles, et deux généalogies
différentes, une faisant Jésus de la lignée de David « selon la chair »,
comme dit Paul, ce qui porte atteinte à sa déité et surtout au fameux « Fils
de Dieu ». La date du 25 décembre est, elle aussi, une date fictive, celle
du Sol Invictus, Mithra, le Soleil invincible. C’est Jean-Paul II qui avoua
la fraude ecclésiastique. Quant au lieu de naissance de Jésus, les évangiles
parlent de deux places opposées : Bethléem et Nazareth, mais celle-ci
n’existait pas du temps de Jésus, et pourtant l’Eglise la prend comme
référence vraie et bien établie !
La naissance prophétique : Une faute de traduction de la prophétie
d’Isaïe donna naissance à la légende de la vierge-mère : en écrivant ‘‘la
vierge’’ au lieu de ‘‘une jeune femme’’ dans le texte original. La prophétie
dit qu’il sera nommé Emmanuel, mais dans le verset suivant l’enfant naît et
s’appelle Jésus. Plus tard le pape Sirice, en 390, imposa la virginité de
Marie ‘‘avant, durant et après’’ l’accouchement ! Alors que selon Matthieu,
Marie se trouve enceinte tandis qu’elle est encore chez ses parents, âgée de
10 ou 11 ans. En apprenant sa grossesse Joseph l’accepte chez lui, (Luc 2
:3-5)... Cela n’empêche qu’elle devienne la ‘‘Mère de Dieu’’, au Concile
d’Ephèse, en 431, puis, l’Eglise la promeut encore une fois pour la faire
partager la Rédemption avec son Fils, ce qui contredit carrément textes,
dogmes et Conciles. Et en 1950, Pie XII fait de l’Assomption de Marie un
dogme infaillible de la foi catholique.
La fuite en Egypte : Matthieu raconte que l’enfant Jésus doit fuir
pour échapper à la mort qui menace tous les nouveau-nés, qu’aucune source
historique ne soutient. Ce qui est paradoxal, c’est de voir des juifs
chercher refuge dans le pays de leur esclavage. Ce qui semble plus illogique,
c’est de voir la Sainte Famille traverser le désert, le long de cinq cents
kilomètres, sur un âne, ayant sur son dos la vierge, l’enfant, et les vivres
nécessaires pour un tel voyage, tandis que saint Joseph les suit à pieds. Au
rythme de 15 kilomètres à pieds par jour il leur faut presque un mois de
marche... Tandis que Luc nie nettement cette fuite en Egypte en disant
qu’ils sont allés directement à Nazareth, qui, par coïncidence, n’existait
pas à l’époque.
Les frères de Jésus : Les évangiles parlent de frères et sœurs de
Jésus. Les garçons sont nommés : Jacques, Joset, Jude et Simon (Marc 5 :3).
Mais saint Jérôme, en rectifiant les textes des évangiles, traduit ‘‘adelphos’’,
frère consanguin en grec, par ‘‘anepsoï ’’ cousin ou proche parent, pour
sauver les apparences de la divinité, qui a été accordée à Jésus au 1er
Concile de Nicée. Alors que Luc (2 :7) parle de Jésus en précisant qu’il est
« fils aîné », qualificatif qui nécessite une suite de progéniture, au moins
un autre fils ou une fille. Les évangiles, quant à eux, mentionnent une
fratrie de sept enfants.
L’âge de Jésus : Selon Luc, Jésus a trente ans lorsqu’il entame sa
prédication après le baptême, mais l’évangile selon Jean rapporte (8 :57)
que lorsque Jésus était avec Jean-Baptiste qu’il « n’a pas encore cinquante
ans » ! De trente à cinquante ans la différence semble insignifiante à ces
auteurs ou révèle autre chose ? !
Le baptême de Jésus : Le mot baptême dans le langage ecclésiastique
pose problème, puisqu’il veut dire : ‘‘le baptême de repentir pour la
rémission des péchés’’. Jésus, vierge né d’une vierge, Fils de Dieu, puis
Dieu, Seigneur et Sauveur du monde, comme dit l’Eglise, de quoi avait-il à
se purifier, ou à se repentir ? De quels péchés ?! A noter, à propos du
baptême, Marc et Matthieu le rapportent clairement, Luc le pose après
l’emprisonnement du Baptiste, ce qui trouble la logique de l’action, et Jean
ne le mentionne même pas.
Les disciples : On répète partout dans les textes que le nombre des
disciples est douze, mais compter les noms selon les évangiles révèle qu’ils
sont quatorze !
Durée de la prédication de Jésus : Selon les évangiles et leurs
contradictions, la prédication de Jésus, selon les quatre évangiles, aurait
duré de moins d’un an, selon les synoptiques, et de deux à trois ans et
quelques mois, selon celui de Jean !
La Passion de Jésus : Dès le début du récit
jusqu’à la fin, et dans les quatre évangiles, les donnés sont confuses,
contradictoires, invraisemblables et surtout incapables d’expliquer la
grande disproportion entre le châtiment imposé à Jésus et ce qui lui a été
reproché. Il suffit de dire qu’un tribunal n’a pas les droit de siéger en
temps de fête, ou d’enfoncer ses 70 membres dans une petite chambre, chez
une tierce personne, le soir, pour liquider l’affaire en quelques heures y
compris les déplacements !
Les prophéties de Jésus : De toutes les
prophéties accordées à Jésus dans les évangiles, aucune n’a été réalisée.
Même le « Royaume de Dieu », qui représente le message essentiel de sa
prédiction et qui devait se réaliser de son vivant, se laisse attendre
jusqu’à nos jours…
L’Eucharistie : Sacrement fondateur de la
communauté chrétienne, non seulement toutes les dates sont le fruit d’une
reconstitution, mais l’image scandaleuse de manger la chair et boire le sang
de Jésus, pour « avoir la vie éternelle » (Jean 6 : 35-59), non seulement
fait scandale dans une société marquée par le tabou du sang, mais cela donne
la nausée à quiconque y pense ! A noter que l’évangile selon Jean ne
mentionne point cette Eucharistie et cite, à sa place, le lavement des pieds
des disciples. L’Église fait usage des deux !!
L’Amour : Encycliques ou prêches, presque tous
les textes de Benoît XVI célèbrent et chantent l’amour de Jésus, et surtout
la fameuse encyclique qui fit scandale, « Dieu est amour », ce qui
correspond mal avec les paroles de quelqu’un qui dit n’être venu que pour
lancer du feu sur la terre ; brouiller la famille et séparer ses membres ;
apporter le feu et l’épée ; et surtout l’incontournable verset : « Quant à
mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici,
et égorgez-les en ma présence » (Luc 19 :27), ce qui colle mal avec « tendre
l’autre joue ».
Date de la mort de jésus : On se trouve avoir
affaire à trois dates : le 7 avril 30 ; le 27 avril 31 ; et le 3 avril 33,
selon l’évangile de Jean ou les synoptiques, la veille de Pâque ou le jour
même de Pâque. En un mot : toutes les dates sont des hypothèses.
La Résurrection : Toutes les sources
chrétiennes de l’histoire de Jésus ont été rédigées à la lumière de cette
Résurrection, pivot central de la foi chrétienne, mais qui échappe à la
science historique car, d’après les évangiles, personne ne l’a vue et il est
impossible de lui trouver des confirmations scientifiques, surtout que les
femmes qui ont vu le tombeau vide ont eu peur « et n’ont rien dit à personne
». A noter qu’elle a d’abords été annoncée par : ‘‘Il est vivant’’, l’idée
de ‘‘ résurrection’’ est venue ensuite, en formulant les textes et les
dogmes…
Illogisme : Comment se fait-il qu’après trois
flagrants échecs, ou trois énormes déceptions : le futur Roi d’Israël ;
blasphèmes contre Yahvé et complots contre Rome ; caractère erroné de ce
qu’il a prédit et annoncé ; Jésus, qui meurt crucifié, soumis au plus
diffament des supplices romains, abandonné quasiment de tous ses disciples,
comme disent les évangiles, ce même Jésus a été promu Christ, Fils de Dieu,
Dieu lui-même, Rédempteur, Seigneur et Sauveur du monde ?!
Résumé de commentaires : A ne citer que
quelques noms des plus connus : Renan trouve que ce qu’il y a de sûr ou
d’historique dans les évangiles, sur Jésus, « tient en une page » ; Goguel
dit que « c’est quelques lignes » ; Loisy et Guignebert assurent : « moins
que cela » ; alors que Bultmann certifie qu’il n’y a absolument rien
d’historique au sens moderne du terme. C’est peut-être pourquoi un prêtre a
affirmé lors d’une émission à Radio Notre Dame : « Il ne faut pas craindre
de dire que les évangiles sont des œuvres de propagande ». Tandis que Gérald
Massey affirme que les Evangiles étaient simplement la mythologie
astronomique de l’Egypte historicisée et humanisée, instituée par les
premiers chrétiens et confinées par le premier Concile de Nicée en 325. Dans
l’appendice de son livre « Ancient Egypt », Massey a listé plus de deux cent
parallèles entre la légende de Jésus et le Cycle Osiris-Horus. Le Jésus
terrestre est l’équivalent d’Horus, le Christ Jésus correspond à Osiris, le
dieu ressuscité.
Ayant passé une trentaine d’années à fouiller la civilisation de l’Egypte
Ancienne et les origines de la religion, Massey conclue : le christianisme
n’est ni original ni unique, et toutes ses racines se trouvent dans la
culture et la religion de l’Egypte Ancienne. A quoi Dr Alvin Boyd Kuhn,
professeur de religions comparées, dit : « Nous faisons face à
l’incontournable réalité que si Jésus était capable de lire les documents de
l’Egypte Ancienne, il aurait été étonné de trouver sa propre biographie déjà
écrite quelques quatre ou cinq milles ans plus tôt.
Historiquement parlant : De quoi est-on sûr ?
Réponse : de Rien.
Un dernier mot à sa sainteté le pape Benoît XVI : Lorsqu’on tient en main un
tas d’anachronismes pareils, qu’il est impossible de continuer à travestir
comme autre fois, on ne va pas les ingurgiter à tout le monde avec cette
frénésie, surtout aux musulmans, selon les décrets de Vatican II, mais on
plie les bagages de cette inhumaine et criminelle évangélisation, et on
laisse les gens vivre en paix.
26 Août 2010
P.S. Veuillez communiquer l’article pour
stopper cette évangélisation du monde.
بشأن يسوع : ما الذى يمكن
التأكد منه ؟!