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A la suite du fameux discours de Benoît XVI, à Ratisbonne, dans lequel il
blasphéma carrément et intentionnellement l'Islam, la déclaration du Concile
Vatican II, intitulée Nostra aetate (1965), a été brandit à la une, un peu
partout, à commencer par le Vatican lui-même, pour calmer les tentions, de
part et d'autre, et pour prouver le " respect " que voue le Vatican à
l'égard des musulmans!
En fait, peu nombreux sont ceux qui connaissent le texte de cette
déclaration, surtout la partie concernant l'Islam. C'est pourquoi il nous a
semblé opportun de placer ce texte à la lumière, de le voir de près, afin de
mettre en plein jour l'attitude double face des tenants de l'église
catholique apostolique et romane… La Déclaration en soi s'étend sur quatre
pages, le troisième décret, concernant les musulmans, comprend deux
paragraphes, répartis en dix-neuf lignes, comme suit :
La religion musulmane :
3 – L'Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu
Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, Créateur du ciel
et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de
toute leur âme aux décrets de Dieu, même s'ils sont cachés, comme s'est
soumis à Dieu Abraham, auquel la foi musulmane se réfère volontiers. Bien
qu'ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète
; ils honorent sa mère virginale, Marie, et parfois même l'invoquent avec
piété. De plus, ils attendent le jour du jugement, où Dieu rétribuera tous
les hommes ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils
un culte à Dieu, surtout par la prière, l'aumône et le jeûne.
Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont
manifestées entre les chrétiens et le musulmans, le Concile les exhorte tous
à oublier le passé et à s'efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle,
ainsi qu'à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la
justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté (p. 29).
Nul n'ignore que le Concile Vatican II constitue l'événement le plus
important de la vie de l'église au XXe siècle. Contrairement à tous les
conciles précédents, convoqués pour faire face à de sérieux problèmes,
représentant de vrais dangers pour le statut même de l'Eglise, puisqu'ils
étaient des menaces théologiques venant de l'intérieur ou de l'extérieur, ce
Concile Vatican II est considéré comme le premier concile offensif dans
l'histoire de l'Eglise, puisqu'il décida la christianisation du monde d'une
façon irrévocable. Parmi les quinze documents décrétés de 1964 à 1965,
l'avant dernier en date est celui qui nous intéresse ici, le : "Nostra
aetate", signé le 28/10/1965. Le texte final et les procès verbaux se
trouvent dans le livre édité sous le titre de : Vatican II, les relations de
l'église avec les religions non chrétiennes, aux éditions du Cerf, en 1966,
et fait parti des textes vaticanais Unam Sanctam, N° 61. Le livre de 335
pages, est divisé en trois parties, plus les annexes. La partie concernant
les musulmans occupe les pages de 200 à 236. Elle est rédigée par le père
Robert Caspar, professeur de théologie musulmane à l'Institut pontifical
d'études arabes, à Rome, consulteur du Secrétariat pour les non chrétiens.
Pendant le Concile, il était membre de la sous-commission pour l'Islam.
En lisant ces 36 pages concernant l'élaboration du texte, on ne peut
éliminer un certain dégoût par rapport à ce parti pris obstiné, pour ne pas
dire malhonnête, des révérends pères, qui s'ingénièrent à éliminer l'Islam
en tant que Religion monothéiste, venant rectifier les déviations commises
dans les deux Révélations précédentes. Le père Caspar commence par souligner
l'atmosphère générale dans laquelle se déroulaient les sessions : "il faut
d'abord reconnaître, dit-il, que les religions non chrétiennes tiennent une
place infime dans les préoccupations des évêques et des organismes consultés
(…) les évêques des pays de mission parlent longuement des problèmes
missionnaires, peu des religions non chrétiennes en tant que religions, et
presque pas de l'Islam. On est un peu surpris de constater le silence total
des Eglises orientales sur ce sujet, auquel elles sont affrontées
quotidiennement ", (p. 201, 202). Il est triste de voir que la seule
obstination de ces respectables pères est s'occuper de s'occuper de
l'évangélisation du monde, malgré l'écriteau ébranlé si haut annonçant la
liberté de conscience ou de confession !
D'un autre coté, inutile d'ouvrir des parenthèses pour souligner le parti
pris nauséabond de ces révérends pères, et surtout l'attitude de ceux qui
représentent les Eglises orientales, i-e. : les minorités chrétiennes vivant
parmi les musulmans et leur manque de probité à l'égard du pays qui les
héberge, le texte est assez clair…
Le père Caspar commence par résumer les différents points de vue dégagés des
premières discussions, qu'il ramène à deux principales idées à prendre en
considération : " L'Islam est une erreur absolue qu'il faut réfuter, un
danger pour l'Eglise qu'il faut combattre. La seconde, reconnaît dans
l'Islam des lumières de vérités et des analogies avec le Christianisme qu'il
faut développer", (p. 202) (c'est nous qui soulignons le long de texte).
C'est le patriarche Maximos IV qui fit remarquer : "qu'on ne pouvait parler
des juifs sans parler des autres religions, et surtout l'Islam" (p. 203). Il
serait peut-être utile de rappeler, ici, qu'une des principales raisons pour
la convocation de ce Concile était les déroutantes concessions présentées
aux juifs ou imposées par eux, même au détriment des textes sacrés, et
comment les faire avaler par les adeptes ! Bref, c'est au cours de
l'intersession de 1964 que les premières initiatives concernant l'Islam
furent prises, pour introduire dans les textes un paragraphe sur les
musulmans.
Un texte préliminaire comprenait la phrase suivante : "Ne sont pas non plus
étrangers à la Révélations faite aux Pères les fils d'Ismaël qui,
reconnaissant Abraham pour père, croient au Dieu d'Abraham". Une note devait
préciser que ces "fils d'Ismaël" étaient les musulmans… Mais le vote sur le
texte contenant le passage sur les "fils d'Ismaël" rencontra une forte
opposition. Et le père Caspar d'expliquer : "Que s'était-il passé ? De
l'examen des modi, il ressort que le texte proposé, malgré sa modération (
"ne sont pas étrangers à la Révélation faite aux Pères" ), pouvait faire
préjuger de la solution de questions difficiles et fort débattues, comme la
filiation historique des Arabes à partir d'Ismaël, et surtout le
rattachement de l'Islam à la Révélation biblique" (p. 205).
Après de longs débats, votes, et rejets, le père Caspar démontre que le
texte original de quelque lignes, consacré aux musulmans, fut
considérablement augmenté : "il dégage les traits majeurs du culte musulman
et invite à l'oubli des dissensions du passé, au dialogue et à la
collaboration entre chrétiens et musulmans pour le bien commun de l'humanité"
(p. 206). Il fut voté par 1910 placet et 189 non placet.
Dans la deuxième partie de son texte, le père parle de la place de l'Islam
dans l'histoire du salut, et, chemin faisant, dit comment la Déclaration
insère l'Islam entre les grandes religions asiatiques, qui sont nées sans
contact avec le Christianisme (…) La Déclaration ne dit rien du statut
religieux de l'Islam par rapport à la révélation judéo-chrétienne (…) Nous
avons dit que le Concile avait rejeté une première formulation qui suggérait,
quoique discrètement, un lien entre la "Révélation faite aux père" et
l'Islam (p. 213 ). Evitant de prendre position sur cette question, le texte
situe l'Islam au premier rang des religions monothéistes non
judéo-chrétiennes. Et le gentil père d'ajouter : "Il importe de bien voir ce
que le Concile veut dire, ce qu'il ne veut pas dire et pour quelles raisons
il le fait" !... ( id. ).
Dans la seconde division de son texte (la partie B), le père Caspar parle du
monothéisme musulman et se lance dans une sorte d'explication de texte, du
choix des termes, pour le texte final de la Déclaration. Il est décevant et
révoltant à la fois de voir comment chaque mot est choisi avec suspicion et
parcimonie, comment le choix des attributs de Dieu a été fait avec malice et
hypocrisie : " Ainsi, le Concile a décrit le Dieu de l'Islam en choisissant
des traits essentiels à la foi musulmane et analogues à ceux du Dieu du
Christianisme. D'autres traits auraient pu accuser les différences au lieu
des analogies " (p. 219).
Poursuivant son explication de texte, le père Caspar attire l'attention sur
le fait que la Déclaration "situe Abraham, non pas comme ancêtre
généalogique des arabes musulmans, mais comme type et modèle de la foi
musulmane pour sa soumission à la volonté de Dieu " (p. 221).
Si le lecteur récapitule le texte de cette Déclaration, qu'il peut relire à
la première page de cet article, il notera bien les points suivants :
• Le mot " Islam " ne figure point dans ce texte !
• L'Eglise regarde aussi les musulmans "avec estime" … : elle ne les
reconnaît pas en tant qu'adeptes de la troisième et dernière Révélation
monothéiste, elle les regarde, entre tant d'autres objets existants sur
terre, il est vrai, avec estime !
• Le Dieu que les musulmans adorent "a parlé aux hommes", c'est-à-dire qu'il
n'a pas parlé, tout particulièrement, au prophète Mohammad !
• L'obstination préméditée à éloigner la filiation historique des Arabes à
partir d'Ismaël ! On ne peut s'empêcher de demander ici : est-ce que le
texte de l'Ancien Testament a disparu de sur terre, c'est pourquoi les
pauvres pères, réunis pour la formulation de cette déclaration, ne
connaissent pas l'histoire du Christianisme, son rapport et ses liens de
parenté avec l'Islam et les musulmans ?! Et pourtant, c'est de l'Histoire
vécue, prouvée en toutes lettres dans les documents et les références !
• La foi musulmane "se réfère volontiers à Abraham"… se réfère et n'en
découle pas directement ! C'est vraiment honteux de voir se maintenir cette
obstination sans vergogne !
• Le ridicule acharnement pour éloigner le rattachement de l'Islam à la
Révélation biblique, malgré toutes les allusions qui se trouvent encore dans
la Bible, Ancien et Nouveau Testaments même après les innombrables
changements et rectifications, pour ne pas dire contrefaçons, que prouve
magistralement Joseph Wheless dans l'ouvrage qui a pour titre : " Forgery in
Christianity, et c'est un juriste qui parle !
• La grande fraude historique d'insérer l'Islam parmi les grandes religions
asiatiques qui sont nées sans contact avec le Christianisme ! La fraude est
tellement flagrante aux yeux de quiconque connaît un tout petit peu
d'histoire qu'il est inutile de commenter… Si ces pauvres pères ne savent
pas la différence géographique qu'il y a entre l'Asie, l'Arabie ou la
Palestine, à quoi peut-on s'attendre de leur part ?!
Il est choquant et décevant à la fois de voir la ténacité avec laquelle ces
révérends pères s'obstinent à frauder, à dénaturer les faits historiques, et
surtout à se baser sur ces fraudes pour porter des jugements, prescrire des
comportements, ou imposer des résolutions ! De même, il est étonnant de les
voir s'accorder pour dire que les musulmans " ont en estime la vie morale "
! S'ils s'étaient enquéris sur le vrai contenu du Qur'ân, ils auraient eu
comme réponse cette fameuse thèse de Doctorat, de 770 pages, soutenue à la
Sorbonne en 1951, présentée par M. A. Draz, ayant pour titre: La Morale du
Coran. (Nous maintenant l'orthographe distordue du mot Coran tel qu'il
figure sur le titre). C'est pour dire à quel point la Morale fait non
seulement partie intégrante du Qur'ân, mais qu'elle est un de ses principaux
pivots qui englobe et règlemente la vie de chaque musulman dans tous les
domaines, même dans celui de la guerre : à savoir, le musulman n'a pas le
droit de commencer une attaque ; répondre, oui, et au même degré de
l'attaque, pas plus. Les textes sont là pour celui qui veut voir clair, sans
distorsion. Il est donc ridicule de lire que les musulmans prennent la
morale en estime !
Quant aux " dissensions et inimitiés " qui se sont élevées entre chrétiens
et musulmans, il est prouvé dans les sources des auteurs chrétiens, que
l'Islam a été combattu, dès ses primes débuts, comme étant une des "
hérésies " qui refusaient la déification de Jésus. Dés les premiers jours,
l'Islam a été dépeint par les auteurs chrétiens sous des traits grossiers,
critiques, qui le noircissent outrancièrement. Jean Damascène, dans la
première moitié du VIIIe. siècle, assimilait déjà l'Islam à un mouvement
hérétique très proche de l'arianisme. Au milieu du siècle suivant, la
Chronologie de Théophane dit " qu'en l'année 622 était mort un faux prophète
issu de la famille d'Ismaël " (Philippe Sénac, l'Image de l'autre, p. 30).
Et à la page 97 d'ajouter : " Le prophète de l'Islam ne sera désormais
évoqué qu'en référence avec l'Antéchrist. Au milieu du XIIe. siècle déjà,
saint Bernard prêchant la deuxième croisade avait souligné que l'heure de
l'avènement de l'Antéchrist était proche et que les Sarrasins (i-e. les
Musulmans) qui menaçaient Jérusalem n'étaient autres que les armées du
prince des ténèbres assemblées pour le combat final ". C'est bien triste,
hélas, de voir les "saints" tomber dans la fraude et la falsification de
l'histoire, il n'est pas le seul, ce père Bernard, mais le plus triste est
que ces fraudes continuent encore et avec plus de persistance et de rage!
Est-il lieu d'ajouter, comme le dit justement le père Caspar (p. 209), après
avoir passé en revu les hostilités et les controverses apologétiques, que "durant
les deux derniers siècles, l'Occident chrétien passe à l'offensive (de
laquelle il ne s'était jamais démentie, ajoutons-nous) et occupe la plupart
des pays musulmans, sous forme de colonisation directe ou de protectorat (…)
Les chrétiens d'Orient, vivant en symbiose au moins partielle avec les
musulmans, se révèlent incapables de saisir ce qui fait l'essence et la
grandeur de l'Islam : la transcendance du Dieu unique. Dans l'Occident
chrétien, ce fut bien pire. Pendant des siècles, on se contenta de colporter
sur l'Islam et son fondateur les légendes les plus absurdes, sans même se
donner la peine de se renseigner sur leur doctrine ". Inutile d'ajouter que
même le cher pape Benoît XVI, malgré toute sa carrière d'érudit, n'est pas
arrivé à saisir la grandeur de la transcendance du Dieu unique de l'Islam et
trouve qu'elle ne s'accorde pas avec la raison et la logique !!!
Là on ne peut que se demander pourquoi fomenter et maintenir tant de haine à
l'égard de l'Islam et des musulmans? Pourquoi cette attitude double face,
surtout lorsqu'on la compare avec les concessions vaticanes à l'égard des
Juifs ? Et que dire du fait d'insister avec un tel acharnement à éliminer
l'Islam en tant que Religion monothéiste? Et pourtant l'Histoire est si
simple, si claire, malgré les contrefaçons.
Si nous faisons table rase de tous les détails, en survolant les siècles,
pour présenter l'histoire du monothéisme, en quelques mots, nous trouverons
que : Le monothéisme a été Révélé au prophète Moïse, puis les juifs
reprirent le veau et tuèrent les prophètes. Jésus, le prophète, reçut la
deuxième Révélation tout en précisant qu'il na été envoyé que pour les
brebis perdues de la maison d'Israël (Mt. 15 : 24). Au début du quatrième
siècle, en 325, les tenants de l'Eglise catholique déifièrent Jésus, puis
formèrent le dogme de la Trinité et l'imposèrent, nonobstant textes et
vérités historiques, tombant ainsi dans le polythéisme. C'est pourquoi eut
lieu la troisième et dernière Révélation au prophète Muhammad. Sa mission
étant de ramener les brebis perdues des deux révélations précédentes, et
toute l'humanité, vers le droit chemin du vrai Monothéisme, du Dieu Un.
C'est ce qui est clairement dit dans l'attestation de foi islamique : " Il
n'y a de dieu que Dieu ", point de personne déifié, point de Trinité. C'est
là qu'est mise en évidence toute la transcendance du Dieu Un, du Dieu
Unique, du Dieu auquel rien ne Lui ressemble.
Contrairement à ce que dit la fameuse déclaration vaticane sur les décrets
cachés de l'Islam, la clarté des prescriptions divines islamiques,
scrupuleusement gardées intactes, revient au fait qu'il n'y a point d' "alchimie"
imposée par un obscurantisme quelconque, point de messianisme, point
d'histoire "organisée", remaniée, réajustée ou manipulée, point de messie,
de médiateur ou de médiation ourdie, point de rédempteur ou de rédemption
inventée de toute pièce ! Rien de toutes ces machinations ecclésiastiques.
Rien qu'un simple choix à faire entre le bien et le mal, entre le licite et
l'illicite, entre un chemin de rectitude, nettement prescrit, et une
tortuosité louvoyante. Un choix perpétuel que doit faire chacun des êtres
humains, et qui le place tout seul, face à son Créateur, n'ayant que ses
propres actions, délibérément choisies, pour passer son examen du Jugement
Dernier. Tel est l'Islam.
Cette simple clarté des prescriptions divines islamiques, cet humanisme
profond et équitable, fit qu'en douze ans, de 633 à 645, la Mésopotamie, la
Palestine, la Syrie et l'Egypte ont connu la délivrance des persécutions
fanatiques, grâce à l'Islam et grâce aux musulmans. C'est ce qui confirme et
donne crédit au phénomène de l'expansion de l'Islam, qui demeure un des
faits les plus marquants et les plus constants de l'histoire du monde,
depuis le premier tiers du VIIe siècle jusqu'à nos jours.
De même, si nous passons aussi brièvement à l'histoire des textes sacrés,
que verrons-nous ? Les textes Hébraïques ont été brûlés avec le Temple, cinq
siècles av. J.-C., puis c'est le prophète Ezra qui les a écrits de mémoire,
deux ou trois siècles plus tard. Leur rédaction finale n'eut lieu qu'au
dixième siècle ap. J.-C. ! Les textes du Nouveau Testament ont été rédigés
dans la deuxième moitié du deuxième siècle, par des auteurs inconnus et non
par les noms sous lesquels ils sont connus. C'est le fameux saint Jérôme qui
fit le choix parmi plus d'une cinquantaine d'évangiles. La lettre/préface
qu'il adresse au pape Damase, qui lui a demandé de faire ce travail, est
fort révélatrice sur toutes les manipulations qui eurent lieu dans ce
Nouveau Testament (cf. éd. Bénédictine, 1693). D'ailleurs ce n'est pas sans
raison que dans les années 1970, l'Encyclopédie Britannique parlait de
150.000 contradictions, non-concordances et fautes de traduction. Chiffre
qui a été doublé par les nouvelles recherches effectuées sur ces textes. En
fait, il n'existe aucun document original ni dans la langue de Jésus, ni de
son époque : ce sont toutes des traductions copiées sur des copies copiées
et recopiées. A quoi il faut ajouter le remaniement des textes et des dogmes,
d'un Concile à l'autre, ou d'une édition à l'autre. Par contre, il est
partout reconnu et prouvé que le texte du Qur'ân est le seul texte sacré qui
soit gardé intact depuis sa Révélation jusqu'à nos jours, et le restera
jusqu'à la fin des temps...
Bien avant le siècle des Lumières, en un temps où presque personne ne savait
encore ce qui se passait dans les coulisses de cette institution
ecclésiastique, le Qur'ân dénie la crucifixion de Jésus, dénie la
déification de Jésus, réfute la Trinité, et signale toutes sortes de
manipulations des textes. Ce qui a été clairement prouvé, surtout le long du
vingtième siècle, et bien avant… De sorte que ces connaissances devinrent
matières de dictionnaires, même scolaires, comme le petit Larousse. Et c'est
justement ces vérités là qui suscitent cette sourde haine des tenants de
l'Eglise. Nous citons donc à titre d'exemples :
• Et en raison de leurs dires : "C'est nous qui avons tué le Messie, Jésus
fils de Marie, le Messager d'Allah". Ils ne l'ont point tué, et ils ne l'ont
point crucifié, mais il leur sembla. Certes, ceux qui divergèrent à son
sujet doutent de cela : ils n'en ont aucune connaissance, sauf que de suivre
la conjecture. En toute certitude, ils ne l'ont point tué (Al-Nissâ, 157).
• O gens du Livre, n'exagérez pas dans votre religion et ne dites sur Allah
que la Vérité. Le Messie, Jésus fils de Marie, n'est que le Messager d'Allah
et Sa Parole, qu'Il Projeta à Marie, et un esprit de Sa Création. Croyez
donc en Allah et en Ses Messagers. Ne dites point : "Trois". Finissez-en,
c'est meilleur pour vous. Certes, Allah est un Dieu Unique. Gloire à Lui
qu'Il Ait un fils ! (…) (Al-Nissâ, 171).
• Ne confondez pas le Vrai avec le faux, et ne taisez pas la Vérité alors
que vous savez (Al-Baqara, 42).
• Alors ceux qui ont été injustes falsifièrent des paroles, autres que ce
qui leur a été dit. Alors Nous Fîmes Descendre sur ceux qui ont été injustes,
un supplice du ciel, en raison de ce qu'ils pervertissaient (Al-Baqara, 59).
• Vous attendez-vous donc à ce qu'ils vous croient, alors qu'un groupe
d'entre eux : ils entendaient les paroles d'Allah puis les falsifiaient
après les avoir raisonnées, en le sachant ? (Al-Baqara, 75)
A noter que partout, dans le Qur'ân, Jésus est appelé : " Jésus fils de
Marie " pour réfuter cette hérésie qui fait de lui " un fils de Dieu " ou un
Dieu !
Là on ne peut que se demander avec amertume : deux milles ans d'histoire
sanglante et de guerres acharnées, pour s'imposer avec une telle tyrannie,
n'ont-ils pas suffit à l'Eglise Vaticane pour comprendre qu'elle n'est pas
sur le droit chemin ?! Au lieu de s'ingénier à calfater fraudes,
contrefaçons et falsifications, pour évangéliser le monde, pour
christianiser le monde, surtout après tout ce que les nouveaux travaux de
recherches ont mis en plein jours, d'où les quelques bribes de données
citées dans cet article, n'est-il pas plus humain et plus logique de laisser
les gens en paix, et de se consacrer à éliminer tous les maux de la terre,
toutes ces épidémies, toutes ces famines, toutes ces ruines, et tous ces
drames naturels ou provoqués, qui menacent la Vie sur Terre, sans forcément
la christianiser ?! Les milliards de dollars inutilement ou bêtement
dépensés pour l'évangélisation du monde, aideraient énormément à alléger ou
à améliorer le triste sort qui nous attend à tous ...
En terminant, nous reprenons cette méchante et injuste phrase, mais combien
révélatrice, qualifiant l'Islam de " terreur absolue qu'il faut réfuter, un
danger pour l'Eglise qu'il faut combattre ", pour demander à cette fameuse
institution vaticane, vraiment et honnêtement, laquelle des deux Religions
est une terreur absolue pour la terre, un danger qu'il faut combattre : Ce
Christianisme vaticanais, obstiné, inventé de toutes pièces à travers les
Conciles le long des âges, ou l'Islam, que vous n'avez même pas daigné
prononcer ou écrire le nom, et que vous ne cessez de combattre avec une
fureur et un manque de probité sans pareils ?!
(Remarque : les Versets du Qur'ân sont de tirés de notre traduction, publiée
en 2002)