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Prévue pour le début juin 2010, l’annonce de la formation d’un « Conseil
pontifical pour l’évangélisation de l’Europe » avait été remise par le pape
afin de pouvoir remettre son Instrumentum laboris du « Synode des évêques
pour le Moyen-Orient », lors de son voyage à Chypre (du 4 au 6 juin 2010)
qui vise à se servir politiquement de l’Europe et de ses Institutions
chrétiennes pour évangéliser les musulmans du Moyen-Orient… Une fois les
démarches terminées, les formalités mises au point, l’annonce du dit nouveau
Conseil a vu le jour, avec un petit changement dans le titre qui devint : «
Nouveau Conseil pontifical pour une Nouvelle Évangélisation » !!
Commençant par une déclaration pompeuse digne d’un des Césars romains, le
pape dit solennellement lors de la cérémonie des Vêpres en la solennité des
Apôtres Pierre et Paul le 28 juin : "J'ai décidé de créer un nouveau Conseil
pontifical, dont la tâche première sera d'organiser une nouvelle
évangélisation des premiers pays ayant reçu la foi chrétienne et qui vivent
une sécularisation de la société, une sorte d'éclipse du sens de Dieu". Sans
le moindre doute, le pape a le droit d’annoncer ce que bon lui semble à ses
adeptes, mais il est étonnant de voir changer le titre et disparaitre
l’expression de « l’évangélisation de l’Europe », qui fut remplacée par une
phrase mielleuse disant comme explication : « pour revigorer le
Christianisme en Occident ». Ce qui veut dire non seulement l’Europe « mais
tous les pays ayant reçu la foi chrétienne et qui vivent une sécularisation
dans la société »…
Déjà Paul VI avait convoqué en 1974 un Synode des évêques sur
l'évangélisation du monde contemporain, suivi de l'Exhortation apostolique
Evangeli Nuntiandi. Evoquant ensuite son prédécesseur, Jean-Paul II, il dit
qu’il avait lui même représenté la nature missionnaire de l'Eglise par ses
voyages comme par son insistance à lancer une nouvelle évangélisation. "De
toute évidence, dit le pape, il a donné une extraordinaire impulsion à la
mission, non seulement par les distances parcourues mais surtout par le
profond esprit missionnaire qui l'habitait et que nous avons reçu en
héritage en ce début de millénaire". C’est pourquoi il ajouta : « "En
reprenant cet héritage, j'ai dit au début de mon pontificat que l'Eglise est
jeune et ouverte à l'avenir. Je le redis aujourd'hui, devant la tombe de
Paul: L'Eglise constitue dans le monde un immense outil de renouveau, non
par ses forces propres mais par celle de l'Evangile".
Rappelant ensuite que les enjeux actuels dépassent les capacités humaines,
le pape affirme que, "au delà de la faim matérielle, il y a une faim plus
profonde que seul Dieu peut satisfaire. L'homme du troisième millénaire, qui
aspire à une vie authentique et riche, a besoin de vérité, de liberté et
d'amour gratuit. Dans le désert d'un monde sécularisé, l'âme humaine a soif
du Dieu vivant. Il existe des régions du monde qui attendent encore une
première évangélisation, tandis que d'autres ont besoin d'une évangélisation
approfondie. Certains pays d'antique tradition chrétienne subissent depuis
quelques siècles et selon des modes complexes le processus de sécularisation
qui a produit une grave perte du sens de la foi et de l'appartenance
ecclésiale" (C’est moi qui souligne). Il me semble utile de commenter les
principales données des passages soulignés :
* Besoin de vérité, de liberté et d'amour gratuit : Lorsqu’on est tellement
sûre que les gens ont besoin de vérité, de liberté et d’amour gratuit, on ne
peut pas, pour ne pas dire on n’a pas le droit de leur imposer des Textes
composés de contrefaçons superposées le long des siècles, on ne peut pas les
encercler par des Institutions d’évangélisation, par des troupes de toutes
sortes et de tout âges, même par des enfants missionnaires, pour les
évangéliser de force sous le prétexte d’un amour gratuit !
* Il existe des régions du monde qui attendent encore une première
évangélisation : Il ne faut pas beaucoup d’intelligence pour saisir que
cette phrase vise surtout le plus d’un milliard et demi de musulmans qui
refusent catégoriquement la déification de Jésus, fabriquée au premier
Concile de Nicée en 325, ainsi que la notion de la Trinité. À noter : les
musulmans ne rejettent point Jésus, ils croient fermement en lui en tant que
Prophète et croient en sa prophétie, sinon leur Islam n’est point accompli :
c’est une obligation inscrite dans le Qur’ân. Jésus est un des Prophètes,
comme il le dit lui-même dans les évangiles en faisant une différence
catégorique entre lui et le Créateur (relisez le texte des évangiles et
surtout les phases qui ont échappé à la censure). C’est pourquoi personne
n’a le droit d’extirper ce milliard et demi de musulmans de leur croyance,
du vrai monothéisme, pour leur imposer des manipulations.
* Certains pays d'antique tradition chrétienne subissent (…)le processus de
sécularisation qui a produit une grave perte du sens de la foi et de
l'appartenance ecclésiale : Est-il besoin de dire que c’est l’Europe dans
son ensemble qui est visée par cette apostrophe et que c’est pour éviter de
s’attirer les foudres de toute part que le titre de ce nouveau Conseil
pontifical a été changé ? Il aurait été plus logique de se demander sur la
raison pour laquelle l’Europe, bien avant le siècle des Lumières a perdu
confiance en ce christianisme qui a souffert d’une immense supercherie de
contradictions, de falsifications et de contrefaçons, depuis sa création
ecclésiastique jusqu’à nos jours. Il aurait été plus logique de se référer à
l’Institut Westar et à ses travaux de recherche menée par environ 200
spécialistes en théologie, en linguistiques et autres, dans les années 80,
qui aboutirent au résultat précisant que : 82 % des dits accordés à Jésus il
ne les a point prononcés, et que 86 % des actes qui lui sont attribués il ne
les a jamais fait ! Pour ne rien dire des travaux concernant le Jésus
historique, le Jésus mythique, le Jésus qui n’a jamais existé ou le Jésus
dont l’histoire est composée d’un amalgame de supercheries visant à
consolider les assises richissimes d’une Institution qui jouit
inconditionnellement et impunément des extravagances qui n’ont rien à voir
avec la piété ou l’Amour du prochain…
Là une explication s’impose entre deux organismes supposés avoir la même
tâche : la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et le Conseil
pontificale pour une nouvelle évangélisation : la première est l'organe qui
a la devoir de diriger et de coordonner dans le monde entier l'œuvre
d'évangélisation. Sa fin fondamentale est de guider et de soutenir les
jeunes Eglises situées sur des territoires de récente ou pauvre
évangélisation, - ce qui veut dire une concrète ingérence surtout dans les
pays musulmans. De même, elle coordonne la présence et l'action des
missionnaires dans le monde, présente au pape les candidats à l'épiscopat,
elle a la responsabilité de la formation du clergé local, des catéchistes et
des agents pastoraux... La seconde est supposée jouir des mêmes fonctions :
y aura-t-il une concurrence quelconque entre les deux organisations ou
est-ce un remplacement ? Personne ne peut le dire à présent, mais la
Congrégation vient d’être éclaboussée par des accusations de malversation
outre la pédophilie, et la démission de son Cardinale a été acceptée…
Et pour terminer ce bref commentaire sur le « Nouveau Conseil pontificale
pour la Nouvelle Évangélisation » il est fort intéressant de relever une
dernière phrase disant que "Cette note a pour objectif de rappeler à tous
l'identité, la valeur et le sens profond d'une institution vitale pour le
Saint-Siège et pour l'Eglise catholique tout entière, et répond au
commandement de Jésus : « Allez par tout le monde et proclamez l’Évangile à
toutes les créatures » (Mc 16,15)…
Il me peine de dire que cette phrase particulièrement est une des
contrefaçons qui abondent dans le texte des évangiles, qui n’étaient point
écrits du temps de Jésus mais que les premières tentatives de rédaction
commencèrent une bonne cinquantaine d’années après sa crucifixion, comme dit
l’Eglise ! Ensuite, cette même phrase de l’évangile de Marc ne se trouve pas
dans le Texte le plus ancien qui soit d’une Bible intégrale, connue sous le
nom de Codex Sinaiticus, dans lequel l’évangile de Marc s’arrête au chapitre
16, verset 8, et non au verset 20 : ce qui veut dire que de 9 à 20 ce sont
des rajouts tardifs… Ce même Codex renferme 14 800 différences entre le
texte de la Bible en circulation de nos jours. Il ne cite rien sur Marie ni
sur le massacre des enfants ordonné par le roi Hérode, ignore tout de la
dite résurrection de Jésus et son ascension au ciel. Ces absences se
trouvent aussi dans l’ancienne la Bible d’Alexandrie, dans la Bible du
Vatican, dans la Bible de Bezae et dans un ancien manuscrit latin de Marc
que les savants placent sous le code « K » ! Et pourtant, l’Eglise accepta
la contrefaçon et en fit la base du dogme principal du christianisme actuel
!!
N’est-il pas plus humain, plus véridique et plus honnête de stopper la dite
évangélisation du monde, de laisser les musulmans en paix, car personne n’a
le droit de les extirper de leur croyance ou d’ébranler leur foi ? Nul
n’ignore que le christianisme premier n’a été Révélé que parce que les juifs
dévièrent de la rectitude du monothéisme, reprirent le veau et tuèrent les
prophètes. C’est pourquoi Jésus a été envoyé précisément « vers les brebis
égarés de la maison d’Israël ». Et lorsque l’Eglise dévia du monothéisme et
plongea dans l’associanisme et le polythéisme, en déifiant Jésus et en
formant la Trinité, l’Islam a été Révélé pour ramener tous ces égarés vers
le vrai monothéisme. Est-ce tellement difficile à comprendre ? Et pourtant
les Textes sont clairs, surtout le Qur’ân qui n’a point été varié depuis sa
Révélation et restera intact jusqu’à la fin de Temps.
http://codexsinaiticus.org/en/manuscript.aspx?=Submit
Query&book=34&chapter=16&lid=en&side=r&verse=8&zoomSlider=0
Zeinab Abdelaziz
4 / 7 /2010