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"Dialogue et Annonce" est le titre d'un document issu de deux institutions
papales : le Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux et la
Congrégation pour l'évangélisation des peuples, chacune étant présidée par
un Cardinal. Il parut le 20 juin 1991 et donne suite aux décrets de Vatican
II (1965), qui imposèrent avec une révoltante malveillance l'évangélisation
du monde. Malveillance, certes, puisque "l'évangélisation du monde" désigne
: extirper toutes les autres religions de par la Terre, pour imposer le
Christianisme vaticanais !
Comme la vague d'évangélisation a atteint actuellement un niveau dépassant
la frénésie, ou plutôt l'hystérie obsessionnelle, et comme la plus part des
lecteurs ne s'intéressent pas aux écrits ecclésiastiques ou vaticanais,
pensant que ce sont des domaines spécialisés, ils ne se rendent même pas
compte à quel point ces institutions président ou dirigent le politique et
le quotidien de leur vie sous plusieurs plans, en ayant recours à tout un
éventail d'organisations officielles ou officieuses.
C'est pourquoi il est particulièrement opportun de présenter ce document
afin que chacun puisse juger les évènements en cours, et être à même de
pouvoir faire face et défendre ses propres croyances. Mais avant d'aborder
ce document, une présentation des textes de Vatican II concernant
l'évangélisation du monde semble nécessaire pour montrer l'inébranlable mise
en route de cette décision voulue irrévocable et immuable.
Durant Vatican II, le Pape Paul VI place son ministère apostolique sous le
signe du dialogue. Les principaux documents qui traitent du sujet sont :
"Lumen Gentium", N° 17 ; Relation de l'Eglise avec les religions non
chrétiennes (Nostra Aetate) ; l'Eglise dans le monde de ce temps ; Décret
sur l'activité missionnaire de l'Eglise ; sur la liberté religieuse. Ce qui
révèle à quel point l'éradication des autres religions et croyances est,
pour ces prélats, une décision sans retour ! Car ce Concile Vatican II "recommande
une recherche théologique approfondie dans toute grande région culturelle,
en vue d'une évangélisation en profondeur" (paru dans l'Osservatore Romano,
édition française du 26 avril 1988), c'est-à-dire un déracinement intégral.
De tous ces documents qui traitent tous de la même planification, il est
important de relever rien que le début de l'article N° 16 de la Session V,
du 21 novembre 1964, intitulée "Constitution dogmatique sur l'Eglise", au
chapitre II, pour voir à quel point l'arrogance n'est plus sous cape, comme
autrefois, mais vertement déclarée :
"Enfin ceux qui n'ont pas encore reçu l'Evangile sont ordonnés de diverses
manières au Peuple de Dieu. En premier lieu, à la vérité, ce peuple auquel
ont été données les alliances et les promesses, et dont est issu le Christ
selon la chair (cf. Rm 9,4-5), peuple très aimé selon l'élection, à cause de
ses pères : car les dons et l'appel de Dieu sont dans la repentance (cf. Rm
11, 28-29).Mais le dessein salvifique embrasse aussi ceux qui reconnaissent
le Créateur, et parmi eux, en premier lieu, les musulmans, qui professent
avoir la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux,
qui jugera les hommes au dernier jour(…).
Loin de faire l'analyse de texte de ce petit passage, pour ne pas trop
sortir du sujet, un triple commentaire s'impose : l'expression de "Christ
selon la chair" contredit et annule la descendance divine de Jésus et sa
prétendue déité, et prouve qu'il était un être humain, selon la chair, de la
lignée de David ; les juifs, bien que le terme n'est pas mentionné
précisément, sont ordonnés à adopter le Christianisme. Là une interrogation
s'impose, lorsqu'on voit le nombre de concessions que fait le Pape et son
Vatican à leurs frères aînés, comment va-t-il les christianiser en un temps
où il n'arrive même pas à garantir le statut de ses coreligionnaires en
cette Terre usurpée aux Palestiniens et grossièrement occupée ? Troisième
commentaire concernant les musulmans et leur christianisation : on ne
saurait trop répéter que les musulmans n'adorent pas le même Dieu que les
chrétiens, puisque pour les uns Dieu est d'une transcendance absolue, rien
ne lui ressemble ; pour les autres ils adorent un être humain, un Prophète
de descendance davidique, qui fut déifié au premier Concile de Nicée en 325,
ce qui veut dire pour tout musulman, un polythéisme pur et simple.
En revenant au sujet principal du document "Dialogue et Annonce", composé
d'une introduction, de trois chapitres, et d'une conclusion, on voit que dès
la présentation du texte le lecteur est avertit des raisons pour lesquelles
ce travail a été entrepris pour lire distinctement : "la découverte de la
force numérique et du dynamisme des grandes religions de l'humanité, que
l'expansion du christianisme ne les a pas affaiblies... Leurs membres,
autrefois désignée globalement et indistinctement sous le vocables de "païens",
puis respectueusement sous celui de "non-chrétiens" sont aujourd'hui
reconnus dans la légitimité de leur adhésion à une religion qui a sa
consistance propre. On pourra se souvenir en France du passage qui s'est
opéré au sujet des travailleurs nord-africains considérés longtemps comme
des "Algériens" et identifiés tout à coup comme des musulmans appartenant à
l'une des grandes religions du monde" (p.3).
A noter que le texte pointe le racisme dans les différentes appellations
accolées aux musulmans, et surtout le mots "Algériens" mis entre guillemets,
qui sous entend une dégradation subalterne, d'une effronterie déclarée.
C'est pourquoi se posât la grande interrogation à ces prélats, à ces deux
institutions qui sont en lien permanent avec les personnels qui œuvrent sur
les lieux de la mission et du dialogue interreligieux dans le monde entier :
"Comment concilier le devoir permanent d'annoncer Jésus-Christ avec celui du
respect dû à la conscience d'autrui ?".
La réponse qui sort directement de cette question, après quelques décades
d'évangélisations forcées de par la Terre, est que ce moyen eut recours à
tous les double-faces possibles, puisés dans toutes les astuces imaginables
et inimaginables, en suivant les clauses du document ! C'est ce qu'on verra
avec un peu plus de détails d'après les textes officiels de ces
institutions.
Cependant, il est à noter que deux principaux documents sont rendus publics
à cinq mois de distance : l'encyclique "Redemptoris Missio" (la Mission du
Christ Rédempteur), le 7 décembre 1990, que nous traiterons ailleurs, et le
document "Dialogue et Annonce", le 19 mai 1991. L'importance de l'encyclique
Redomptoris Missio est "la relation qu'elle établit entre la rédemption du
Christ et chaque personne, toute personne, sans exception" (N° 14). Ce qui
veut dire qu'à partir de cette encyclique, qui aplanit le chemin au document
suivant, dicte que le Christ est forcément imposé à tout le monde sans
exception ! Quant au second document, il se veut un guide pour la mise en
pratique de cette planification.
Durant la conférence de presse tenue pour présenter ce dernier document, le
Cardinal Tomko, Préfet de la congrégation pour l'Evangélisation des peuples
précisait l'interrogation qui se présentait et qui nécessitait une mise à
point : le comment du dialogue, et les incertitudes sur la nécessité de
l'annonce. D'après ce Cardinal, le document "Dialogue et Annonce" "a un but
de clarification et d'orientation pastorale et s'adresse plus
particulièrement à ceux qui ont un rôle de guide dans la communauté ou sont
engagé dans la formation".
Le Cardinal Arinze, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue
interreligieux, qui participait aussi à la même conférence de presse,
précise que ce document était en préparation depuis 1986, et qu'il bénéficia
des observations des Conférences épiscopales de par le monde. Ce qui révèle
l'importance accordée à cette agressivité planifiée sur le plan
internationale.
Dans l'introduction, il est dit que ce document vient à 25 ans de distance
après le fameux "Nostra Aetate", un des documents de Vatican II qui plaça
l'Islam parmi les religions asiatiques ! Ce qui constitue une première
élimination en éloignant l'Islam du lieu de sa naissance comme religion
monothéiste, qui vient rectifier les deux déviations précédentes, et
l'éloigner de son rayonnement de par le monde. Dans le N° 4 de cette
introduction il est dit aussi que : "Les religions ne se contentent pas tout
simplement d'exister ou même de survivre. En certains cas elles manifestent
un réel renouveau. Elles continuent à inspirer et à influencer la vie de
millions de leurs adeptes". Ce qui ne facilitera point, à leurs yeux, la
dite évangélisation !
Par évangélisation, le N° 8 de la même introduction précise : "L'Eglise
cherche à convertir, par la seule énergie divine du Message qu'elle annonce,
les consciences personnelles et collectives, les activités dans lesquelles
les hommes sont engagés, leurs manières de vivre, et les milieux concrets
dans lesquels ils vivent".
Quant aux termes "religions et traditions religieuses", le document dit au
N° 12 : "Ils comprennent les religions qui, avec le christianisme, aiment à
se référer à la foi d'Abraham, ainsi que les grandes traditions religieuses
de l'Asie, de l'Afrique du Nord et du reste du monde". Là on ne peut passer
en silence cette nouvelle fraude où l'expression "aiment à se référer à la
foi d'Abraham", qui sonne un peu comme "aiment à se coller inconvenablement",
qui élimine faussement le lien historique qui rattache les musulmans à
Abraham, leur arrière grand-père, puisque son fils aîné Ismaël, est
explicitement signalé dans le texte de la Genèse, et c'est avec lui qu'eut
lieu l'Alliance de la circoncision, lorsqu'il avait treize ans, car Isaac
n'était pas encore naît !! Est-ce qu'à ce point ces honorables Pères
ignorent leurs textes pour se lancer dans une nouvelle contrefaçon ?
Du premier chapitre intitulé "Dialogue interreligieux", qui comprend les N°
14-54, il est intéressant de relever au N° 22, concernant le message de
Jésus disant : "les temps sont accomplis et le Royaume de Dieu est tout
proche", car d'un côté, c'est la seule chose que Jésus annonçait, à part
d'être venu rien que pour les brebis égarés de la maison d'Israël. Donc, ce
dit royaume qui était "tout proche" ne s'est point réalisé, c'est pourquoi
les racistes gouvernants chrétiens jouent de concert pour préparer la venue
apocalyptique d'un Jésus qui n'a absolument rien à voir avec toutes ces
conspirations cabalistiques.
Mais le comble des inventions ressort à la lecture d'une citation de
Jean-Paul II, placée au N° 28, qui reconnaît explicitement "la présence
agissante de l'Esprit Saint dans la vie des membres des autres traditions
religieuses", qui précise : "Il n'y a qu'un plan divin de salut, ayant son
centre en Jésus-Christ qui dans son incarnation s'est uni lui-même, d'une
certaines manière, à chaque homme". Et l'audace d'atteindre son comble en
écrivant : "Les chrétiens en sont bien conscients, grâce à leur foi, tandis
que les autres demeurent inconscients du fait que Jésus-Christ est la source
de leur salut" (N° 29). Là, on ne peut qu'assurer aux vénérables Pères qui
rédigèrent ces affirmations, que nous ne croyons point au péché originel, et
notre Salut ne dépend point de Jésus-Christ ni de cette légende inventée,
mais de nos propres actions desquelles nous sommes tenus seuls responsables
devant Dieu..
Vu la liberté de conscience, de croyance et de religion, unanimement admise
pour toute la société humaine, l'Institution vaticane n'a pas le droit
d'imposer ses croyances et ses inventions de par le monde, et surtout pas
aux musulmans, et d'écrire : "Les membres des autres traditions religieuses
sont ordonnés ou orientés à ou vers l'Eglise" (N° 35).
En parlant des différentes formes de dialogue, le document parle du dialogue
de la vie, de celui des œuvres, des échanges théologiques, et de
l'expérience religieuse, pour imposer en toute malfaisance : "Toutes les
Eglises locales et tous les membres de ces Eglises sont appelés au dialogue"
(N° 43), ne se rendant pas compte que cela est la véritable cause de toutes
les tensions qui éclatent dans tous les pays musulmans, car on ne déracine
pas impunément les gens de leur foi.
C'est au gouvernants de cette infâme planification de revoir leurs textes,
leurs décrets et leurs décisions, car il n'ont nullement pas le droit de
dire : "C'est pourquoi, malgré les difficultés, l'engagement de l'Eglise
dans le dialogue demeure ferme et irréversible" (N° 34), ou de "chercher à
transformer la culture et les cultures par la force de l'Evangile" (N° 75),
ou d'ajouter un peu plus loin : "Il est inutile, cependant, de souligner
encore une fois que proclamer le nom de Jésus et inviter les humains à
devenir ses disciples dans l'Eglise est un devoir important et même sacré,
que l'Eglise ne saurait négliger".
Une clause tel le N° 82 précisant que "Tous les chrétiens sont appelés à
être personnellement impliqués dans ces deux façons d'accomplir l'unique
mission de l'Eglise, à savoir l'annonce et le dialogue", c'est-à-dire de
participer à l'éradication de toutes les religions. Ce qui signifie et
impose une vraie croisade, menée par tous les chrétiens de la terre, contre
tous les musulmans et contre toutes les autres croyances.
D'un autre côté, c'est ce qui explique cet infâme cri de guerre, d'une
incroyable criminalité, lancé par Bush avec la connivence vaticane, pour
commencer cette inhumaine croisade menée, sous le prétexte du 9/11, contre
l'Islam et les musulmans… Une croisade injustifiée, basée sur un tas de
mensonges, diffamées par leurs propres média, qui introduisit dans ses
troupes militaires d'envahisseurs, de colonisateurs, et de destructeurs, les
autres troupes ecclésiastiques de démolisseurs, d'arracheurs de foi, et
d'évangélisateurs.
N'est-il pas temps que cette double dévastation, qui se mène de par la
Terre, d'être stoppée par tous les hommes de bonnes volonté, de toutes les
religions, pour mettre fin à tous les drames et à toutes les catastrophes
qui grondent, et semblent foncer sur nos têtes sans épargner un simple
mortel ?!
17 / 12 / 2009