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Vu l’importance du mot Jihād et l’impact des accusations qui lui ont été
accolées à travers l’histoire, et surtout de nos jours, il était
nécessaire de le présenter sous ses différents aspects et de commencer
par une étude comparative.
Dans le Judaïsme, le combat se révèle être un carnage d’une féroce
atrocité, au cours duquel le peuple vaincu ou envahi est passé au fil de
l’épée ! Même pire, puisqu’on voit l’agresseur mettre tout un peuple
sous les scies, sous des herses de fer, sous des haches de fer, puis le
faire passer dans des fourneaux où l’ont cuit des briques, non seulement
durant un combat exceptionnel, mais dans toutes les villes des enfants
de Hamann (Samuel II 12 : 13). À quoi s’ajoute toute la gamme d’un
vandalisme inimaginable et sans pitié, dû à un décret divin qui résume
la cause de ce comportement inhumain : « Et maudit soit celui qui
gardera son épée de répandre le sang. » ! (Jérémie 48 : 10) Conseil que
les fanatiques sionistes continuent à mener en Palestine, en cette Terre
usurpée sans gêne, au vu et su de tout le monde, et surtout sous les
regards et la bénédiction du monde Occidental et son fameux silence
discriminatoire !
Le Christianisme, malgré sa tolérance bien installée à travers les âges,
représente une image juste à l’opposée de cette indulgence, puisqu’on
voit Jésus, le pacifiste, demander à ses disciples de se procurer un
glaive, quitte à vendre leur manteau ! (Luc 22 : 36). D’ailleurs il
avait déjà prêché la haine parmi ses disciples et leurs propres parents
(Luc 15 : 26), avait déjà dit qu’il était venu jeter un feu sur la terre
(Luc 12 : 49) et qu’il était venu pour établir la division dans chaque
famille (Luc 12 : 51-53)
Si Jésus objecta pour le soufflet qu’il reçut ou conseilla le glaive,
pour la défense de soi et de ses disciples, le fanatisme ecclésial le
pris comme justification pour répandre le Christianisme par l’épée. Et
c’est par l’épée que le Christianisme fut répandu de par la terre. Les
abus de l’Église à travers les siècles ne sont points oubliés, les
luttes pour s’accaparer les pouvoirs étatique et ecclésiastique ne sont
pas si loin. Ses combats contre les schismes d’abord puis contre
l’Islam, par le glaive et par la haine, se mènent encore jusqu’à nos
jours, non seulement à travers missions, missionnaires et médias, mais
devinrent surtout comme objectif politique, comme affaire d’Etats.
Inutile d’ajouter ou de rappeler obscurantisme imposé, Croisades,
Inquisitions, Bulles de remontrance, Investitures, mise à l’Index et
tant d’autres excès qui menèrent l’Occident à la laïcité, à l’athéisme,
et à cette dite « hémorragie silencieuse », pour désigner ceux qui
quittent l’église...
En Islam, qui est la raison d’être du terme Jihād, même lorsqu’il est
limité au sens de combat guerrier, c’est un combat qui a ses normes et
ses règles : ne jamais commencer une attaque ; que la réplique soit
seulement à la mesure de l’agression ; ne point saccager ; ne point tuer
vieillards, femmes ou enfants. Bien plus, si l’ennemi arrête le combat,
le combattant musulman, le mujāhid, se doit d’accepter l’arrêt du combat
; si l’ennemi demande refuge, le mujāhid se doit de le lui accorder !
C’est grâce à ce grand écart de conceptions humaines et humanitaires que
l’Islam s’est répandu à une allure vertigineuse, ou intrigante, comme
disent certains auteurs, à travers une dimension éthique peu connue, qui
fait du Jihād un élan juste à l’opposé de ce qui se trouve écrit dans
les textes bibliques ou dans l’histoire vécue de l’Occident chrétien.
Dans l’étude du Jihād, approche islamique, nous avons démontré, d’un
côté, la vraie étendue du terme, de l’autre, le déroulement des combats
qui eurent lieu entre le Prophète et ses consanguins. Car le Jihād est
un mot qui comprend tout un éventail de sens et de données, qui va de la
vraie Chevalerie jusqu’à un ordre purement intérieur et spirituel. Le
combattant est un Chevalier au sens le plus élevé, un guerrier qui se
plie aux obligations et aux interdictions divines qui lui ordonnent le
contrôle de soi avant, durant et après la bataille. Ce qui n’est, en
fait, que le Petit Jihād, car une bataille est toujours limitée par une
certaine durée. Alors que le Grand Jihād c’est cette vraie et durable
conquête que l’on mène sur soi-même, la vie durant, à tout moment, pour
ne point s’infléchir du chemin de la rectitude. Une élévation d’âme qui
aide à évoluer.
Dans le troisième et dernier chapitre nous avons démontré comment
l’histoire vécue prouve que Terreur, Terrorisme et Terroristes sont des
inventions et des pratiques occidentales. Une vue à vol d’oiseau à
partir de la formation de l’Église et de ses combats, pour s’accaparer
des deux pouvoirs, révèle que les événements ne sont point en son
honneur. Événements qui ont commencé par le partage de la chrétienté en
schismes dogmatiques insurmontables, puis par le partage du monde. Car
le vrai partage du monde n’a pas commencé avec les premières guerres
mondiales, mais avec le traité de Tordesillas (Vieille-Castille), le 7
juin 1494, signé par le Pape Alexandre VI, qui partagea l’Afrique entre
les deux dominations espagnole et portugaise, fondant ainsi les deux
premiers empires coloniaux de l’histoire !
Au seuil du XXe siècle, le partage du monde est presque terminé et la
lutte s’instaure entre puissances coloniales, dont l’appétit d’expansion
et de conquête ne connaissent de limites que les intérêts de leurs
confrères !
Parler des deux premières guerres mondiales, qu’il serait plus juste
d’appeler par leur vrai nom et dire : les deux premières guerres
chrétiennes mondiales, ne désigne en fait que de parler des rivalités
impérialistes qui rendaient l’affrontement entre les puissances
inéluctable, et sont responsables des dégâts et des conséquences.
En 1917, dix-sept millions d’hommes avaient été mis hors combat, un
tiers de morts. Les Français rêvent de démanteler l’empire allemand ;
Français, Anglais et Allemands envisagent de se partager l’empire Turc
(Pacte de Londres et Accords de Sykes-Picot) ; les Anglais veulent
mettre la main sur les colonies allemandes, conquises dès 1916 ! La
seconde guerre mondiale, avec un scénario plus ou moins varié
d’affrontements politiques et idéologiques, se solde au moins par
quarante millions de morts en Europe, et par une quantité de ruines
jamais connues et des villes entières rasées au sol...
Ces guerres inter-colonialistes, puis ou en même temps, contre les pays
colonisés, rien que pour s’accaparer les matières premières ou maintenir
la suprématie des routes, ont vu se défiler toute une terminologie et
d’événements qui ont de quoi faire rougir le front des dits « Civilisés
» . . .
De la traite des nègres jusqu’à la formation du Bastion d’Israël, ce
long chemin semé de conspirations, d’usurpations, de fanatisme, de
mensonges, ce long travail de sape mené par les colonisateurs, les
missionnaires et les orientalistes, secondés par toutes sortes
d’Institutions internationales ou médiatiques, a vu se dérouler de
tristes réalités vécues, à ne citer que : l’esclavage, les conversions
forcées, les Croisades, les guerres de religion, le racisme et ses
interventions politiques, la misère imposée, et pour cause, la formation
du dit Tiers Monde, pour aboutir à cette hégémonie fallacieuse de la
politique américaine, secondée par la complicité des pays Occidentaux.
Une hégémonie qui enlève toute crédibilité à la probité des Institutions
internationales et des pays Occidentaux.
Il va sans dire que Terreur, Terrorisme et Terroristes, sont un résultat
direct de la politique discriminatoire que mène l’Occident chrétien,
depuis le Moyen Âge, et bien avant, et qui culmine avec l’usurpation de
l’Etat palestinien, donné par toutes sortes d’astuces, à des fanatiques
sionistes, qui pensent protéger leurs crimes par un mur-barrière de 150
km de long, au coût d’un million de dollars par kilomètre ! Pour ne rien
dire de toutes les interventions en Amérique latine, en Afrique ou
plutôt dans les quatre coins de la terre.
Loi de la Jungle ou terrorisme d’Etats, un arrêt s’impose. Un arrêt au
cours duquel les vrais civilisés, les vrais hommes libres de ces Etats
doivent intervenir pour stopper ce vagabondage, ce vagabondage amoral,
qui nous mène tous au bord du précipice en prenant comme prétexte une
prétendue « liberté immuable », alors qu’en vérité c’est de l’Islam et
des musulmans qu’il s’agit d’éradiquer, afin que le troisième millénaire
commence avec un monde entièrement christianisé ! (Cf. Vatican II et
autres)
Les Etats-Unis tiennent à jouer le rôle d’un super impérialisme, prenant
en main le système impérialiste mondial, se considérant comme investis
du mandat de diriger le monde dit « libre » ou « civilisé » ! Cette
auto-investiture n’est, hélas, contestée par personne, puisque c’est
toujours le jeu d’intérêts échangés qui préside. Possédant une
magistrale mainmise sur les grands moyens de l’intégration économique
mondiale, doublée de moyens d’intégrations politiques et militaires,
placées sous leur égide, grâce à des bases militaires implantées un peu
partout, pour ne rien dire d’autres engins ou d’autres moyens, pour
maintenir solidement les rapports et les structures de subordination et
d’exploitation qui leur semblent indispensables à leur survie ! C’est
plutôt à la survie d’une mentalité gangstériste, amorale, de laquelle
découle un ordre du monde inégalitaire et démentiel ; une dialectique
négative, toute de double-faces, de deux poids et de deux mesures ; une
rodomontade politique jamais vue ; une loi du plus fort qui gouverne les
relations internationales et partage le monde en deux : des Chrétiens
qui s’imposent, faisant injustement usage de tous les astuces, se
croyant supérieurs, et des Musulmans, dénués de tous leurs droits, à
extirper par tous les moyens !
Cette injuste répartition de Nord-Sud, ou de monde libre, civilisé, et
monde subordonné, sous-développé, n’est autre que le résultat d’une
politique usurpatrice, discriminatoire, d’un égoïsme et d’une
impertinence inhumaine, dont la seule raison d’être est un aveuglement
sans borne. Ce monde libre, ce monde dit « Civilisé » est comptable du
plus haut tas de cadavres, de crimes et d’injustices commises de par la
terre. Ce monde libre, civilisé, nous est redevable, à nous, pays
usurpés, subordonnés, de tout le luxe dans lequel il baigne grâce à nos
matières premières, grâce à l’effort des cerveaux immigrés, grâce aux
privations qui nous sont imposées. Ce monde libre, athée ou laïque, ne
cesse, par une logique illogique et par tous les moyens, de nous imposer
un christianisme dont il est le premier à savoir combien il est manipulé
et remâché à travers conciles et encycliques.
Quand on pense à toutes ces iniquités, à toutes ces injustices
préméditées et commises de sang froid, on a de la peine à croire que
cela vient de la part de gens qui Osent se dire libres, démocrates, ou
civilisés.
Au lieu de dépenser tant d’énergie, tant de moyens et tant de vies pour
extirper l’Islam et les musulmans, n’est-il pas plus simple et plus
honnête d’essayer de comprendre l’Islam sous son vrai jour, car l’Islam
ne s’impose à personne : « Que celui donc qui veut qu’il devienne
croyant et celui qui veut qu’il devienne mécréant » (18 : 29), car il a
été dit avant cela : « Nulle contrainte en la religion. La droiture a
été distincte de l’égarement » (2 : 256).
La paix universelle est un des principaux pivots autour duquel
s’attachent les lois de l’Islam et ses prescriptions. Mais la paix ne
peut être établie que sous la bannière de l’équité et de la justice.
C’est pourquoi l’Islam leur accorda une grande importance, car la
justice ne peut être réalisée qu’en éliminant l’injustice. De là découle
la nécessité du Jihād, car un appel sincère pour la paix nécessite
sûrement un appel aussi sincère pour la justice.
L’Occident dans son ensemble, y compris les Etats-Unis en particulier,
saura-t-il se montrer à la hauteur d’une charge aussi humaine, aussi
juste et aussi nécessaire pour effacer tous les maux dont il a été la
cause, tous les malheurs qu’il n’a cessé d’imposer au monde et surtout
au monde musulman, depuis la Révélation de l’Islam et le début de son
expansion jusqu’à nos jours ?! Saura-t-il être à la hauteur d’un acte
rectificateur de tous les abus commis, à commencer par s’excuser
officiellement de tous ces comportements agressifs et inhumains, le long
des siècles ; reconnaître l’Islam en tant que troisième et dernière
Révélation du monothéisme ; éliminer les dettes faussement et
injustement accumulées et imposées au Tiers Monde ?! Saura-t-il
commencer par faire la distinction claire et nette entre vrai terrorisme
et légitime défense ? Entre usurpateurs et usurpés, entre envahisseurs
et envahis ? Saura-t-il surtout changer diamétralement de cap et traiter
tout le monde, à pied d’égalité, sur un système de complémentarité,
humain, sans la moindre discrimination ?!
Il est triste de dire que tous les actes qui se passent de nos jours,
avec une volonté de plus en plus négative et autoritaire, avec une
arrogance provocatrice et discriminatoire, prouvent, hélas, que cet
Occident-là est en deçà de ce que nous, les subordonnés du Tiers Monde
qu’il a créé, espérons obtenir...
Et c’est de nos pleins droits que nous parlons !
Saura-t-il être à la hauteur de remédier à tant d’abus, à tant de
malheurs, qu’il commit délibérément le long des siècles ?
Zeinab Abdelaziz
2002
الجهاد والإرهاب