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Dans son Homélie prononcée au Zayed Sports City, à Abou Dhabi, le 5
février 2019, le pape dit devant 130000 spectateurs : « vivre les
Béatitudes ne demandent pas de gestes éclatants. Regardons Jésus :
il n’a rien laissé d’écrit, il n’a rien
construit d’imposant » ! Il n’a rien construit d’imposant,
d’accord, puisque tout le christianisme a été façonné par les intéressés
le long des siècles. Mais n’a rien laissé
d’écrit, c’est simplement incorrect, puisque les Evangiles et les
Actes des Apôtres le contredisent, non seulement en ce qui concerne
l’Evangile du Christ, mais aussi pour celui de saint Paul, pour celui de
Dieu et surtout celui de Barnabé ! Je ne prétends point relever tout ce
qui se trouve dans le Nouveau Testament, mais quelques exemples :
L’Evangile du Christ
:
* « Car Dieu m’est témoins, à qui je rends un culte
spirituel en annonçant l’Evangile de son Fils » (Rm 1 :3) ;
* « … ainsi, depuis Jérusalem en rayonnant jusqu’à
l’Illyrie : j’ai procuré l’accomplissement de l’Evangile du Christ »
(Rm 15 :19) ;
* « J’arrivais donc à Troas pour l’Evangile du Christ,
et, bien qu’une porte me fût ouverte dans le Seigneur… » (2 Co 2 :12) ;
* « Nous sommes bel et bien parvenus jusqu’à vous avec
l’Evangile du Christ » (2 Co 10 :14) ;
* « pour les incrédules, dont le dieu de ce monde a
aveuglé l’entendement afin qu’ils ne voient pas briller l’Evangile de
la gloire de Jésus, qui est l’image de Dieu » (2 Co 4 : 4) ;
* « non qu’il y ait deux ; il y a seulement des gens en
train de jeter le trouble parmi vous et qui veulent bouleverser
l’Evangile du Christ » (Ga 1 : 7) ;
* « menez seulement une vie digne de l’Evangile du
Christ, afin que je constate, si je viens chez vous... » (Ph 1 :
27) ;
* « et nous avons envoyé Timothée, notre frère et le
collaborateur de Dieu dans l’Evangile du Christ, pour vous
affermir… » (1 Th 3 : 2).
= Il me semble qu’on ne peut être plus claire pour parler
de l’Evangile de Jésus, c’est saint Paul qui le répète, et pourtant
l’Evangile du Christ a été mis de côté, quelles que soient les
justifications.
L’Evangile de saint Paul :
* « au jour où Dieu jugera les pensées secrètes des
hommes, selon mon Evangile, par le Christ Jésus » (R 2 : 16) ;
* « Que si notre Evangile demeure voilé, c‘est
pour ceux qui se perdent qu’il est voilé » (2 Co 4 :3) ;
* « Car notre Evangile ne s’est pas présenté à
vous en paroles seulement… » (1 Th 1 :5) ;
* « c’est à quoi il vous a appelés par notre Evangile,
pour que vous entriez en possession de la gloire de notre Seigneur Jésus
Christ » (2 Th 2 :14) ;
* « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les
morts, issu de la race de David, selon mon Evangile » (2 Tm 2 :
8).
= Mettre de côté l’Evangile de celui qui façonna le
christianisme, qui fut le premier à annoncer ou à imposer graduellement
la déification de Jésus pose plusieurs points d’interrogations.
L’Evangile de Dieu :
* « d’être
un officiant du Christ Jésus auprès des païens, ministre de
l’Evangile de Dieu, afin que les païens deviennent une offrande
agréable… » (Rm 15 :16) ;
* « Nous avions, vous le savez, enduré à Philippes des
souffrances et des insultes, mais notre Dieu nous a accordé de prêcher
en toute hardiesse devant l’Evangile de Dieu, au milieu d’une
lutte pénible » (1 Th 2 : 2) ;
* « … nous travaillions, pour n’être à la charge d’aucun
de vous, tandis que nous vous annoncions l’Evangile de Dieu » (1
Th 2 :9).
= C’est saint Paul qui parle, Jésus n’était pas encore
officiellement déifié, puisqu’il le devint au premier Concile de Nicée
en 325… Où est donc l’Evangile de Dieu ?
L’Evangile de Barnabé :
* « Or un jour, tandis qu’ils célébraient le culte du
Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : « Mettez-moi donc à part
Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés » (Ac
13 :2) ;
* « Ils appelaient Barnabé Zeus et Paul Hermès » (Ac 14 :
12) ;
* « Après bien de l’agitation et une discussion assez
vive engagée avec eux par Paul et Barnabé, il fut décidé que Paul,
Barnabé et quelques autres des leurs monteraient à Jérusalem auprès des
apôtres et des anciens pour traiter ce litige » (Ac 15 : 2) ;
* « On s’échauffa, et l’on finit par se séparer. Barnabé
prit Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre. De son côté, Paul fit
choix de Silas et partit… » (Ac 15 : 39-40).
= On ne peut que s’étonner de voir quelqu’un qui est
choisi par le Saint Esprit, tout comme l’apôtre Paul, et qui l’a
accompagné dans ses travaux, être tout simplement éliminé quelles que
soient les raisons, les circonstances ou les divergences de son
éloignement.
Est-ce parce qu’il prit une attitude radicalement
anti-juive, ce qui était unique dans la littérature de l’époque ?
L’Epitre de Barnabé figure parmi les 60 livres canoniques du septième
siècle (34 At et 26 Nt) … C’est Barnabé qui introduisit saint Paul
auprès des apôtres à Jérusalem (Ac 9 : 27), et plus tard auprès des
chrétiens d’Antioches, et fut son premier compagnon. D’ailleurs le texte
de Barnabé se trouve en entier dans le codex Sinaïticus, écrit entre 325
et 360.
Les quelques exemples cités plus haut prouvent à quel
point les contradictions constituent le tissu principal du
christianisme. Faire paraitre d’Evangile du Christ, publier celui de
saint Paul, chercher l’Evangile de Dieu ou sortir celui de Barnabé des
décombres où il fut mis à l’Index par le pape Gélase, au septième
siècle, ne va absolument rien changer dans tous les travaux d’érudits
qui dévoilèrent incontestablement ces manipulations ou prouvèrent tant
d’autres. Les quelques versets qui suivent, non seulement donnent suite
aux manipulations, mais sont en rapports direct avec les temps présents
et influencèrent foncièrement le déroulement des évènements. Toutes les
citations proviennent des Actes des Apôtres, qui sont moins connus que
les Evangiles :
* « Cet Homme (…) vous l’avez pris et fait mourir en le
clouant à la croix par des mains impies… » (Ac 2 : 23) ;
* « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec
certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous
avez crucifié » (Ac 2 :36) ;
* « Sachez-le bien, vous tous, ainsi que tout le peuple
d’Israël : c’est par le nom de Jésus Christ le Nazôréen, celui que vous,
vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts… » (Ac 4 : 10) ;
* « Le Dieu de nos pères a ressuscité ce Jésus que vous,
vous aviez fait mourir en le suspendant au gibet » (Ac 5 : 30) ;
* « Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils point
persécutés ? Ils ont tué ceux qui prédisaient la venue du Juste,
celui-là que maintenant vous venez de trahir et d’assassiner » (Ac 7 :
52) ;
* « Sans trouver en lui aucun motif de mort, ils l’ont
condamné et ont demandé à Pilate de le faire périr. Et lorsqu’ils eurent
accompli tout ce qui était écrit de lui, ils le descendirent du gibet et
le mirent au tombeau » (Ac 13 : 28-29) ;
* « … vous avez souffert de la part de vos compatriotes
les mêmes traitements qu’ils ont soufferts de la part des juifs : ces
gens-là ont mis à mort le Seigneur et les prophètes » (1 Th 2 : 14-15).
Que Jésus ait été crucifié, - la croix n’existait point
d’ailleurs à l’époque, ou suspendu au gibet, ou tout simplement
assassiné par les juifs, cela ne change en rien le crime qu’ils ont
commis, d’où l’appellation imposée par l’Eglise de « peuple déicide ».
Crime qui leur fut imputé pendant presque 2000 ans d’histoire vécue, et
répété dans toutes les messes dominicales ou festives, avec tout ce que
les registres des papes comportent comme accusations et châtiments…
Puis, tout d’un coup, dans un acte typiquement théâtral,
l’Eglise fait volte-face avec son Vatican II (1965), se souvint que ces
pauvres déicides sont tellement innocents qu’elle les réhabilita du
meurtre déicide, dans le fameux document Nostra Aetate, et par là,
consolida pieusement leur présence et leur emprise sur la terre usurpée
de la Palestine.
Inutile de rappeler à quel point ce changement burlesque
vida les églises, à quel point les adeptes ou même des ecclésiastes
fuirent sur la pointe des pieds, de sorte qu’un slogan se
propagea signalant l’hémorragie silencieuse de l’Eglise, que le pape
essaye de combler par sa nouvelle évangélisation.
Si tout cela tient du passé ou presque, ce que représente
actuellement un cri d’alarme, à ne point négliger, ce sont toutes les
machinations que mène le pape pour évangéliser le monde, quels que
soient les artifices, pour ne pas dire les crimes ou les astuces,
auxquels il a recours à une allure qui bouleverse tout dans son chemin.
Une rage inassouvie contre l’Islam et les musulmans, qu’il essaye de
déraciner quels que soient les artifices.
Il est vrai que cette haine inextricable contre l’Islam
et les musulmans date depuis le huitième siècle, presque, lorsque
l’Eglise saisit que l’Islam n’est point une hérésie chrétienne, qu’elle
plaça parmi les cents et une des hérésies qui entravèrent sa formation,
mais une nouvelle Révélation Divine, qui vient rectifier toutes les
manipulations qui eurent lieu dans les deux Révélations précédentes pour
instaurer le vrai Monothéisme. La guerre commença depuis pour ne plus
s’arrêter…
La vraie grande vague d’éradication de l’Islam, dans les
temps modernes, commença avec la fameuse comédie du 9/11 pour ne plus
s’arrêter elle aussi. Elle fût imposée aux étazuniens par le Concile
œcuménique des Eglises en janvier 2001. Le 9 septembre 2001 commença une
guerre que G.W. Bush déclara qu’« elle sera une croisade de longue
haleine »! Combien de pays musulmans n’ont-ils pas été éradiqués ?
Combiens de millions de musulmans n’ont-ils pas été assassinés ? Et tout
cela sous le couvercle d’un Terrorisme préfabriqué, imposé à l’Islam et
aux musulmans.
Un dernier mot à ce pape jésuite, qui prit saint François
d’Assise comme patron, ce saint qui est parti au huitième siècle pour
évangéliser le Sultan Al-Kamel, avec une des croisades contre l’islam !
Au lieu de toutes ces guerres impitoyables, pour imposer une religion
formée, rapiécée et cousue avec du fil blanc, n’est-t-il pas plus
honnête de cesser toutes ces guerres, toutes ces machinations qui visent
à évangéliser les musulmans, et surtout d’arrêter toutes sortes de
comportements basés sur des documents soutirés ou extirpés grâces à des
astuces qui manquent de probité ? N’est-il pas plus honnête de vous
occuper à calfater tous les trous qui avilissent votre barque, au lieu
d’ourdir de nouveau complots, en imposant le dernier samedi de chaque
mois de mai « pour que 100 millions de croyants puissent atteindre un
milliard de musulmans avec l’Evangile » ?
N’est-il pas plus probe de cesser de soutirer des
documents et des accords, comme celui de la fameuse « Fraternité
Humaine », signé le 4 février 2019, à Abou Dhabi, grâce à des documents
truqués grâce à une traduction qui manque de probité ? Document que vous
prenez comme preuve en main, disant drôlement que les musulmans du monde
entier vous prient de débarrasser l’Islam de tout le terrorisme qu’il
contient, ou vous qui permettra d’édifier la « Maison de la Famille
Abrahamique » ?!
Zeinab Abdelaziz
Le 5 Mai 2020
أيجهل البابا الأناجيل الي هذا الحد؟