|

Oui, le sommet sur la pédophilie s’est soldé dimanche, 24
février 2019, sur des Blablas. Contrairement à toute attente, ce fut un
vrai fiasco. Rien de concret n’est sorti de ces quatre jours de
discussions, aucune action qui puisse porter atteinte à cette
institution hiérarchiquement vaticane, basée sur le louvoiement et la
fraude. Bien plus, le pape a renvoyé la balle à toute la société
humaine, à tout le monde, surtout à tous ceux qui le poussèrent ou
aidèrent à la formation de cette Conférence historique sur la pédophilie
dans l’Eglise. Il leur a dit en d’autres termes : Vous êtes plus sales,
vous êtes bien plus pécheurs que NOUS !
Comme remarque générale : on peut constater l’absence réelle d’une
volonté voulant remettre de l’ordre dans cette institution touchée à
plus de 80 % par ce crime de pédophilie, comme le dit très justement
Frédéric Martel, preuves en mains, dans son déjà fameux livre intitulé
SODOME, qui parut le même jour que l’inauguration de ce sommet. Cette
phrase qu’il lance avec justesse fera date : "Le Vatican est une des
plus grandes communautés gays au monde". En fait, ce fléau qui part de
la base jusqu’aux plus haut placés de cette hiérarchie n’évite aucun
grade. Si le pape et l’Eglise avaient rendez-vous avec leur conscience,
leur amour-propre ou même leur probité, ils viennent de rater cette
rencontre devant l’humanité toute entière.
Quatre jours de travail intense au cours desquels se sont multipliés les
témoignages sur les exactions commis, non seulement par des prêtres dans
tous les pays, mais s’échelonnent à tous les grades et titres
ecclésiastiques, ont accouché non d’une souris, mais d’une magistrale
paire de claque donnée à toute la Société Humaine.
Le pape a fait fi de tous les rapports, à ne citer que : celui de l’ONU,
en 2014, celui de la commission que lui-même a nommé et s’abstint de
commenter, celui des aveux d’archevêques qui ont reconnu avoir menti et
avoir protégé, déplacé ou promu des pédophiles. Un grand nombre
d’éléments, des enquêtes un peu partout, en Pennsylvanie, en Allemagne,
en Australie, en France, et surtout aux Etats-Unis, anciens et nouveaux
scandales qui accusent foncièrement l’EGLISE. On ne peut surtout pas
passer en silence l’intervention du chef de l’église allemande, qui
accuse carrément le Vatican d’avoir brûlé des dossiers prouvant le
dévergondage de certaines personnes ! Il y avait assez de documents qui
permettent de prendre les décisions qui s’imposent, et il n’y a qu’une
seule personne qui puisse les prendre : le PAPE.
Il est vrai que le pape est déjà directement touché par la fameuse
lettre de Monseigneur Vigano, mais à vrai dire, en convoquant ce Sommet
de l’Eglise, il a fait une première mondiale. Il avait promis de mettre
en place un tribunal pour juger les évêques négligeant ou compromis,
mais deux ans et demi s’écoulèrent, puis après : RIEN. Il prône une
tolérance zéro, fait des commissions, des sommets, et, concrètement :
RIEN. C’est l’absence totale d’une réelle volonté de remettre de l’ordre
dans cette institution vaticane. On ne peut même pas dire à qui profite
le crime puisque les crimes et leurs prédateurs sont connus. Mais il
semble, hélas, que ce crime infeste représente la sève vitale sur
laquelle se nourrissent les membres de cette institution !
Le pape fait habilement diversion en regardant ailleurs. Nul n’ignore
que c’est un problème global, à divers degrés, mais qui autre que cette
machine infernale, qui fonctionne impunément depuis des siècles à
fournir la donnée première de ce fléau, en est responsable comme cause
première ? Combien de millions d’enfants ont-ils été agressés dans les
églises du monde ? Il a consacré un très long développement à citer des
statistiques disponibles sur les abus sexuels perpétrés un peu partout,
dans toutes les sphères de la société, dans les familles, les écoles,
les milieux sportifs.
Dire que « c’est la faute du diable » ou qu’elle remonte « aux
sacrifices rituels des païens ou des sociétés primitives », cela veut
dire noyer le poisson ! Rien sur la tolérance zéro, rien sur l’exclusion
définitive des violeurs d’enfants, des agresseurs sexuels dans l’Eglise.
Rien surtout sur la véritable cause de ce crime : le célibat des
prêtres, imposé à Latran II, en 1139, et réimposé par le concile de
Trente en 1545, en ayant soin de préciser : celui qui dira que le
mariage est meilleur que le célibat sera anathème. Il ne sera point
exagéré de dire que le Vatican n’est plus crédible, surtout après cette
phrase malignement et intentionnellement lancée :
« Nous sommes donc devant un problème universel et transversal qui,
malheureusement, existe partout » a-t-il insisté, pour blanchir l’Eglise
!
Zeinab Abdelaziz
25 février 2019
الفاتيكان ومؤتمر فضائح الشواذ ..